FootballLudovic Magnin: «La chance, il faut savoir la provoquer»
Selon son entraîneur, le LS n’a pas été justement payé jusque-là. Une tendance à inverser dès ce samedi, contre Servette au Stade de Genève (18h).
- par
- André Boschetti
Comme Servette, le Lausanne-Sport ne respire pas la confiance au moment de disputer son premier derby lémanique de la saison. Mais, malgré une position précaire au classement de Super League (11e), Ludovic Magnin se veut optimiste et confiant. Interview.
Ludovic Magnin, la situation actuelle du LS vous inquiète-t-elle?
Bien sûr que je suis un peu inquiet, parce que cela fait huit matches qu’on fait la même chose et qu’on finit par perdre ou ne pas obtenir grand chose. Ce ne peut donc plus être la faute du hasard. Mon équipe joue plutôt bien jusqu’à trente mètres des buts adverses, donne l’impression de maîtriser son sujet mais ne parvient pas à faire la différence. Depuis quelques matches, nous avons plusieurs situations offensives intéressantes que nous n’arrivons plus à transformer en occasions nettes de but.
Pourquoi?
Tout simplement parce que nous manquons de justesse et de précision dans les derniers gestes. Puis de détermination au moment de conclure. Mais je reste malgré tout confiant car si les points ne sont pas là, mon équipe fait beaucoup de choses de façon cohérente. L'important, c'est de savoir expliquer aux joueurs pourquoi on a perdu et ce qu'on doit améliorer. Et là, j'ai des réponses à leur donner. La chance ne nous a pas beaucoup souri jusqu’à présent, mais pour l’avoir de son côté, il faut savoir la provoquer.
Le problème n’est donc pas essentiellement offensif…
Non, il y a d’autres points à améliorer. Sur le plan défensif, contre Zurich tout le monde avait fait les efforts, dans le replacement une fois le ballon perdu notamment, et on a tenu le 0-0. À Lugano, si on a craqué en fin de match, c'est aussi parce que certains joueurs ont dû compenser les efforts que d'autres n'ont pas toujours faits. C’est quelque chose qui ne doit plus arriver.
Y aura-t-il des changements pour ce derby?
Oui. Avec trois matches en une semaine il faudra faire un peu tourner mais je ne vais pas vous dire ce que je vais faire. Au milieu, Antoine Bernede et Olivier Custodio sont performants et me donnent pleine satisfaction. Mais avec Jamie Roche, j’ai une option plus défensive mais intéressante dans l’axe. Quant à Stjepan Kukuruzovic, il revient bien après sa lourde blessure et peut désormais nous être très utile, lui aussi.
Sur les ailes, Diabaté et Schwizer n’ont pas vraiment convaincu mercredi malgré les lacunes défensives de Lugano sur les côtés. Or les latéraux ne sont pas non plus une garantie à Servette…
Je verrai, mais lorsque l’on joue en 4-3-3 ou en 4-2-3-1, le rôle des hommes de couloir est évidemment très important. C’est pourquoi les départs de Brown et Baldé sont difficiles à combler. Avec Diabaté et Kalu, nous avons recruté de bons joueurs, mais qui ne jouaient pas régulièrement dans leur club. Ils ont donc encore besoin de temps pour être en pleine possession de leurs moyens. Or du temps, nous n’en avons pas beaucoup. Mais je reste très confiant, mon groupe a toutes les qualités pour inverser la tendance.
Êtes-vous un coach sous pression?
Oui, mais ça fait 25 ans que je le suis et que je vis bien avec. Le plus important pour moi, c’est que je sens que mes joueurs sont toujours à mon écoute. L’état d’esprit est bon et la situation actuelle n’a rien à voir avec celle que j’ai connue à Zurich il y a trois ans. Un coach sent bien lorsqu’il perd son vestiaire et je vous promets que ce n’est pas le cas ici.