Extrême-Orient – La Corée du Nord tire un missile balistique intercontinental

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Extrême-OrientLa Corée du Nord tire un missile balistique intercontinental

Pyongyang a rompu jeudi, un moratoire qu’elle respectait depuis 2017. L’armée sud-coréenne a immédiatement riposté en tirant des missiles vers le large de ses côtes.

Le tir du missile balistique intercontinental a été diffusé en direct à la télévision coréenne, jeudi.

Le tir du missile balistique intercontinental a été diffusé en direct à la télévision coréenne, jeudi.

AFP

La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon, rompant un moratoire qu’elle observait depuis 2017, s’attirant une ferme condamnation de l’ONU.

Vendredi matin, l’agence d’État nord-coréenne KCNA a confirmé que le tir «d’un nouveau type» d’ICBM, baptisé Hwasong-17, avait été personnellement ordonné par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, et qu’il avait parfaitement atteint sa cible en mer du Japon.

Le président sud-coréen Moon Jae-in avait auparavant indiqué, dans un communiqué, que le projectile lancé par Pyongyang était un ICBM. Il s’agit «d’une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong-un à la communauté internationale», a-t-il déploré. L’armée sud-coréenne a indiqué avoir riposté en tirant «des missiles depuis le sol, la mer et les airs» vers le large de ses côtes.

Condamnation unanime

L’ONU a condamné jeudi «avec force» ce tir et a sommé Pyongyang de cesser toute action jugée «contre-productive» et qui attise les «tensions» en Asie. Le Conseil de sécurité devrait se réunir vendredi à la demande des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, l’Albanie, l’Irlande et la Norvège face à ce tir «sans ambiguïté» par la Corée du Nord, ont indiqué des diplomates à l’AFP.

Les résolutions de l’ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d’armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Ce qui n’a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d’arme depuis le début de l’année. Mais il ne s’agissait pas jusqu’à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d’avoir testé certains systèmes d’ICBM lors de ces lancements.

«Nos analyses indiquent que le missile balistique a volé pendant 71 minutes et il est tombé vers 15 h 44 (7 h 44 heure suisse) dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima» dans l’île septentrionale d’Hokkaido, a déclaré le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki. «Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l’ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d’aujourd’hui est un nouvel ICBM», a-t-il ajouté.

Démonstration de force

Beaucoup d’analystes s’attendaient à ce que Pyongyang, qui célébrera le 15 avril le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur du pays et grand-père de Kim Jong-un, se livre à une démonstration de force pour marquer cette fête, la plus importante du calendrier politique nord-coréen.

Kim Jong-un a déclaré l’an dernier qu’améliorer les capacités militaires du pays était prioritaire pour le régime. Priorité parmi les priorités: développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.

«Kim a probablement le sentiment que c’est le moment parfait pour développer des ICBM, et rappeler au monde avec insistance que le Nord, contrairement à l’Ukraine, est un pays doté de l’arme nucléaire», explique Ahn Chan-il, un analyste spécialisé dans la Corée du Nord.

Nouvelles sanctions de Washington 

Les États-Unis ont annoncé jeudi l’imposition de nouvelles sanctions sur des entités russes et nord-coréennes après le tir de Pyongyang. Les cibles de ces dernières sanctions sont accusées de «transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord», a indiqué le département d’État dans un communiqué. «Ces mesures font partie de nos efforts continus visant à entraver la capacité de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) à faire avancer son programme de missile et soulignent le rôle néfaste joué par la Russie sur la scène mondiale» par une telle assistance, poursuit le communiqué.

(AFP)

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