Hockey: Requinqué, Ajoie a encore quelques messages à envoyer

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HockeyRequinqué, Ajoie a encore quelques messages à envoyer

Le HC Ajoie vit actuellement la période la plus faste de son histoire dans l’élite et la présence derrière le banc de Julien Vauclair n’y est pas étrangère. Avant la double confrontation de fin de semaine face à Rapperswil, que peut-on encore attendre de la lanterne rouge jurassienne ?   

Julien Boegli
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Julien Boegli
Le néo-coach jurassien a le sourire.

Le néo-coach jurassien a le sourire.

Estelle Vagne/freshfocus

Elle semblait perdue, la cause ajoulote. A la dérive après ses 14 revers de suite, largué au classement à la mi-décembre, Ajoie vient depuis de récolter six succès (16 points) lors de ses huit derniers rendez-vous. Une véritable résurrection. Dans le jeu, dans les âmes jusque-là meurtries, oui, c’en est une.

Ce regain trouve son origine dans le changement opéré derrière le banc. Manager général du club, Julien Vauclair avait fait du coach Filip Pesan sa préférence, l’homme qui devait conduire le HCA au maintien. Mauvais casting, option perdante. Le mardi 13 décembre, en début d’après-midi, l’annonce de l’éviction du froid technicien tchèque est tombée. Sans surprise. Vauclair a assumé. «C’est moi qui ai amené son nom, il était mon choix. Je suis donc en partie responsable de cet échec. Dans ce genre de situation, il faut être honnête avec soi-même et le club», répète-t-il.  

Il y a peu encore, dans ce Jura qui souffre et jubile de chaque performance de ses hockeyeurs, l’ancien défenseur international faisait face à une valse de critiques. Samedi, après le succès remporté contre le CP Berne (6-3), il a été rappelé par le kop jaune et noir puis bruyamment ovationné, accompagné de son coaching staff. «Cela fait plus de 20 ans que je suis dans le hockey professionnel, je sais comment cela fonctionne. Dans ce milieu, un jour tu es un zéro, le lendemain un héros.»

Ou l’inverse. Après un bref intermède en fin de saison passée, voilà que Vauclair se retrouve à nouveau derrière la bande. Néophyte à ce poste, l’homme a su réanimer un collectif émotionnellement brisé. Cela s’en ressent sur la glace et dans les résultats. Avec Vauclair, Ajoie tourne à 1,77 point par match. Sous l’ère Pesan, la moyenne était de 0,66. 

L’Ajoulot a su trouver les mots justes. Ceux qui redonnent confiance. «Quand je l’ai repris, le groupe l’avait perdue. Et quand on joue sans confiance, la chance a souvent tendance à basculer du mauvais côté. Avec le staff, notre mission première était de redonner du plaisir aux gars.» Le véritable caractère des Ajoulots se révèle alors aux yeux de tous. Avec la confiance, la chance tourne du bon côté. 

Pour preuve, à chaque défaite, ils répondent par deux succès. Menés vendredi et samedi derniers par Langnau et Berne, ils sont parvenus à retourner la situation à leur avantage. «C’est très rare qu’un coach ne doive rien dire durant la pause. Cela démontre à quel point l’équipe travaille bien, à quel point elle est réceptive aux consignes et au système. Son attitude m’impressionne à vrai dire. Reste que tout n’est pas bon non plus. A Langnau, j’ai quand même élevé la voix après le premier tiers. Et à Fribourg, mardi dernier, on a livré un tiers catastrophique (le deuxième, perdu 6-0)», nuance le coach.

«J’appartiens à une génération qui se faisait «taper» dessus quand les choses ne fonctionnaient pas bien. Le monde a changé.»

Julien Vauclair

Mais les Ajoulots réagissent à chaque fois. Pour ce faire, Julien Vauclair use d’une méthode que n’a pas jugé bon d’employer son prédécesseur. «J’appartiens à une génération qui se faisait «taper» dessus quand les choses ne fonctionnaient pas bien. Le monde a changé. Si on rabâche à tout bout de champ à un mec qu’il ne prend pas les bonnes décisions, il n’en sortira rien de bon.» 

La méthode Vauclair est ainsi basée sur l’encouragement et la responsabilisation. Sous ses ordres, chaque joueur possède un rôle bien défini. Un concept qui n’avait pas été élaboré par Pesan. Neuf matches avec Vauclair et six victoires. «Mentalement, tout le monde se trouve plus heureux. Les sourires sont réapparus sur les visages. Cette joie retrouvée donne envie de se dépasser soir après soir», reconnaît pour sa part Philip-Michaël Devos, auteur d’un but et onze mentions d’assistance avec Vauclair derrière le banc.

Les temps changent. «Et pourtant, cela reste la même glace et les mêmes joueurs qui la griffent», ajoute le Topscorer québécois. Mais pas le même homme à la barre. «La mentalité est différente. Julien a construit cette équipe et savait ce qu’il voulait en faire. La sérénité règne à présent. On l’a vu le week-end dernier, on concède par deux fois l’ouverture et personne ne panique. Avant, on aurait eu tendance à creuser notre propre tombe. Peu importe ce qu’il arrive, on ne lâche pas. Et en bout de ligne, il y a de belles victoires d’équipe.»

En bout de ligne, si Ajoie devait bel et bien hériter de la dernière place au classement, scénario qui reste le plus probable au regard de son retard et de la différence de matches joués sur ses concurrents directs, la mission principale, capitale même, qui est la sienne depuis le départ pourrait malgré tout être accomplie: gonfler la confiance avant d’embarquer en play-out. «Quelle que soit notre position début mars, on doit se construire un moral de guerriers», avertit Devos. «Les autres se battent pour atteindre les play-off, nous c’est d’accrocher cette 13e place. On a plusieurs objectifs à atteindre afin d’être prêts pour les play-out. Le premier est d’éviter de se retrouver le moral dans les talons. On veut causer du trouble à toutes les équipes. Oui, on a encore quelques messages à envoyer ces prochaines semaines.» 

Avec Vauclair à la direction jusqu’à ce que l’issue finale soit connue et peut-être même au-delà puisque le bonhomme, nouveau «Dubé» du hockey romand, se plait dans ses nouvelles fonctions.

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