AllemagneAprès avoir résisté tout au long de l’année, l’économie a calé fin 2022
Le produit intérieur brut allemand a chuté de 0,2% au quatrième trimestre, selon des chiffres publiés lundi. En cause: la consommation des ménages, qui a flanché à l’entrée de l’hiver.
L’Allemagne a enregistré une chute de 0,2% de son PIB au quatrième trimestre 2022, plombé par la crise énergétique et l’inflation, qui ont toutefois eu un impact moins lourd que redouté initialement, selon une première estimation publiée lundi. Sur l’ensemble de l’année, l’économie allemande a connu une hausse de 1,8% du PIB, légèrement révisée à la baisse.
«Après avoir bien tenu, dans des conditions difficiles au cours des trois premiers trimestres, la performance économique a légèrement diminué», a indiqué l’institut Destatis, dans un communiqué. L’institut explique ce coup de frein par la consommation des ménages, qui a flanché à l’entrée dans l’hiver, après avoir résisté tout au long de l’année et porté l’activité.
Berlin mise sur un retour de la croissance au printemps
Si le PIB reculait également au premier trimestre 2023, la première économie européenne entrerait techniquement en récession. «Si jamais une récession survient, elle sera plus courte et moins dure», et sera «compensée par un retour de la croissance à partir du printemps», a récemment assuré le ministre de l’Économie Robert Habeck, assurant qu’une «crise économique grave» avait été évitée.
La crise énergétique, causée par la guerre en Ukraine, a bousculé le modèle économique allemand, basé notamment sur l’importation massive de gaz peu cher, venant de Russie. La guerre a mis fin aux livraisons russes, occasionnant, pendant une partie de l’année, une flambée des prix en Europe.
L’inflation s’est envolée, comme les coûts de production de l’industrie, moteur de la croissance allemande, alimentant les craintes d’une crise économique majeure pour le pays. Même si l’économie allemande a chuté, elle a globalement mieux résisté que redouté au regard de l’impact de l’invasion russe en Ukraine, selon le gouvernement.
Le gouvernement ne prévoit plus de récession pour 2023
Plusieurs facteurs expliquent cette résilience. Les prix de l’énergie, et notamment du gaz, ont baissé ces derniers mois, grâce à un hiver doux en Europe, et aux efforts de Berlin pour accroître son approvisionnement en gaz liquéfié.
L’Allemagne a ensuite dépensé sans compter pour soutenir les ménages et permis de préserver la dynamique de consommation enclenchée, en début d’année 2022, par la levée des restrictions contre la pandémie de Covid-19.
Sur le front de l’offre, l’amélioration progressive des tensions sur les chaînes d’approvisionnement dans les marchés mondiaux a soulagé l’industrie exportatrice. Résultat: le gouvernement prévoit désormais une croissance de 0,2% sur l’ensemble de l’année 2023 et non plus une récession.