CyclismeMarianne Vos, allez-vous pouvoir garder ce maillot jaune?
Leader du Tour de France Femmes depuis lundi, la Néerlandaise est consciente qu’il va être compliqué pour elle de conserver sa tunique ce week-end.
- par
- Christian Maillard Rosheim
Elle rêvait de porter le maillot jaune un jour sur ce Tour de France Femmes, le rêve de Marianne Vos est devenu réalité lundi. De s’imposer avec cette tunique sur les épaules: c’est fait aussi depuis ce vendredi à Rosheim, avec le panache qui la caractérise, fêtant, en prime, son 242e succès de sa carrière: chapeau Madame. Et maintenant, jusqu’à quand celle qu’on a surnommée Lady Merckx peut-elle conserver ce tricot, sachant que la montagne va faire son apparition ce week-end.
Le Ballon d’Alsace ce samedi, de Sélestat à Le Markstein avec trois cols de première catégorie. Avant la Super Planche des Belles Filles dimanche où seules les grimpeuses vont pouvoir s’en sortir. Question: les 30 secondes d’avance que la Hollandaise compte sur ses poursuivantes vont-elles suffire pour conserver son beau paletot?
Marianne, vous attendez-vous à abandonner votre maillot jaune samedi ou pensez-vous être capable de le conserver?
Quand on regarde le profil du week-end, c’est absolument un autre type de course qui commence. On visait une victoire d’étape on l’a obtenue dès lundi, une deuxième avec ce maillot jaune ce vendredi, c’est plus ce dont on pouvait rêver. Maintenant, je vais essayer de récupérer pour donner le meilleur de moi-même samedi et dimanche et on verra. Mais il y a de très bonnes grimpeuses au départ et les prétendantes au général qui visent la victoire finale devraient se manifester. On devrait voir d’autres femmes à l’avant dès samedi.
Ce Tour de France mérite-t-il la hype selon vous?
Absolument! Le Tour est à la hauteur de la hype. C’est vraiment sympa d’en faire partie. Alors évidemment on sentait l’excitation avant l’événement, tout le monde se préparait et avait hâte que ça commence. Mais on ne sait jamais à quoi véritablement s’attendre. Avoir tous ces spectateurs au départ, à l’arrivée et au bord de la route pendant 130 km et même 175 km jeudi, ça dépasse les attentes. Dans le peloton tout le monde veut bien faire dès le départ et on peut voir que ça bagarre d’emblée pour prendre l’échappée. On voit que tout le monde veut s’emparer du moment et voir où sont leurs opportunités. Alors oui, jusqu’à présent c’est un grand Tour de France.
Avez-vous le temps de comprendre tout ce qui se passe et à quel point c’est intense?
Pour être honnête, non, on n’a pas beaucoup de temps pour prendre du recul. On a à peine le temps de manger et de dormir et de préparer l’étape qui vient. Il est difficile de tout intégrer et encore plus compliqué de se rendre compte à quel point c’est grand avec toutes ces émotions. On n’a pas beaucoup de temps pour voir l’importance générale que cette course procure mais évidemment qu’on se rend compte qu’on en fait partie. On ressent la tension, les émotions et l’excitation au sein du peloton, mais aussi pour tous les gens autour. C’est spécial de courir ici sur le Tour de France mais pour l’instant je me concentre sur la course en elle-même et j’aurais tout le temps ensuite de réaliser ce qui s’est passé.
À Paris Roubaix vous aviez déclaré avoir vécu un moment magique en entrant dans le vélodrome. Et sur ce Tour, y a-t-il eu aussi un moment particulier?
Des moments magiques on en voit tous les jours. Mais si je dois retenir un moment, c’était peut-être bien ma victoire de lundi avec ce maillot jaune ou ce vendredi de gagner avec ce tricot. Mais je ne peux pas vraiment espérer plus que ça. Aborder le dernier week-end avec le maillot jaune, c’est en fait plus qu’un rêve qui devient réalité.
Et il y a aussi ce maillot vert que vous êtes bien partie pour le remporter. Êtes-vous contente de cette situation par accident après la chute de Lorena Wiebes?
Mais ce n’est pas un accident, on cherchait les victoires d’étape et qu’il fallait être à l’avant tous les jours. Viser le maillot vert ça coûte aussi de l’énergie au fil de l’étape, donc on voulait se concentrer sur ce qui était le plus important pour nous. Mais oui c’est très bien de se retrouver dans cette situation dans le classement par point au moment d’aborder la montagne…