Bienne: Il risque 18 ans de prison à 65 ans

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BienneIl risque 18 ans de prison à 65 ans

Un Macédonien clame son innocence, mais le Ministère public voit en lui l’auteur d’un assassinat commis en 1999.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le suspect macédonien de 65 ans clame son innocence devant le Tribunal régional Jura bernois – Seeland, à Bienne.

Le suspect macédonien de 65 ans clame son innocence devant le Tribunal régional Jura bernois – Seeland, à Bienne.

lematin.ch/Sébastien Anex

Pour un assassinat commis lors d’un violent cambriolage, en 1999 à Bienne, un Macédonien du Nord de 65 ans risque 18 ans de prison, peine requise par le Ministère public bernois lors d’un procès tenu devant le Tribunal régional Jura bernois – Seeland. Le verdict sera rendu le 6 juin prochain.

Quatre coups de feu ont été tirés sur un jeune de 22 ans qui rentrait chez ses parents le 25 juin 1999. «Le prévenu a agi absolument sans scrupule», a estimé la procureur, citée par «Le Journal du Jura». «Je n’ai rien à voir avec ça», a répliqué le prévenu, en se déclarant navré pour la famille ligotée, menacée et torturé à l’électricité, dont il ne reste que deux enfants, 24 ans après les faits.

Pour la procureure, la culpabilité du suspect identifié en 2015 et arrêté en 2021 ne fait aucun pli. Même sans preuve irréfutable, «c’est bien lui qui a pressé sur la gâchette», a-t-elle affirmé dans son réquisitoire. La motivation du quatuor armé: l’appât du gain.

Trafic d’armes

Le cambriolage a-t-il été dicté par la vengeance, avec un trafic d’armes en toile de fond? C’est possible: les deux frères visés ont vendu au quatuor un pistolet-mitrailleur de type Uzi, jugé trop cher. Pendant la guerre du Kosovo, à la fin des années 90, le prévenu trempait dans l’exportation d’armes au profit de l’armée de libération du Kosovo (UCK). Il a déclaré s’être battu au front et n’a aucun scrupule à recourir aux armes.

Désigné par les empreintes génétiques relevées sur de la bande adhésive utilisée pour entraver les parents et leur fils cadet, ainsi que sur le t-shirt de la mère, le prévenu établi en Suisse depuis 37 ans réclame une indemnité pour tort moral de 100 francs par jour de détention subie depuis le 12 janvier 2021. Les deux frères survivants demandent 55 000 et 30 000 francs en guise de réparation.

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