Sauvetage de Credit Suisse: Parlementaires en colère contre les aides: «UBS nage dans le cash!» 

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Sauvetage de Credit SuisseParlementaires en colère contre les aides: «UBS nage dans le cash!»

Le Parlement se réunit en session extraordinaire. Mais ses récriminations n’auront pas de gros effets.

Thomas Minder (à droite au premier plan) s’est positionné contre les garanties de l’État à UBS.

Thomas Minder (à droite au premier plan) s’est positionné contre les garanties de l’État à UBS.

20min/Matthias Spicher

La chute de Credit Suisse et son rachat par UBS annoncé le 19 mars a provoqué une onde de choc. Les élus se réunissent dès mardi et jusqu’à jeudi à Berne pour débattre des suites politiques. Le Conseil des États a lancé les hostilités. Plusieurs membres ont fait part de leur indignation, notamment Thomas Minder (UDC/SH).

Il plaide pour refuser les 9 milliards d’éventuelles pertes que la Confédération s’engage à essuyer pour UBS si la banque perd trop d’argent en vendant des actifs de Credit Suisse. UBS assumerait les 5 premiers milliards, Berne les 9 suivants. L’UDC a officiellement pris position pour refuser les garanties de la BNS et de la Confédération (lire encadré). «UBS nage dans le cash», a-t-il dit, estimant que la banque pouvait bien assumer le risque de son potentiel juteux rachat de Credit Suisse, à prix cassé.

«J’ai entendu de la colère, j’ai entendu de la frustration, parfois aussi un peu de perplexité. C’est aussi ce que j’ai ressenti. J’ai passé des nuits blanches

Karin Keller-Sutter, conseillère fédérale

Parmi les autres reproches des élus, celui de Jakob Stark (UDC/TG). «L’utilisation du droit d’urgence doit redevenir l’exception absolue - elle dévalorise la démocratie», dit-il, en référence au procédé par lequel le Conseil fédéral a modifié les lois sans l’aval du Parlement pour répondre à la situation critique. 

«Le Conseil fédéral ne se lève pas le matin en disant: tiens, nous pourrions aujourd’hui décider d’appliquer le droit d’urgence», a contesté Karin Keller-Sutter, qui a rappelé qu’il y avait une crise et que «ce n’est pas le Conseil fédéral qui l’a créée».

«Nous vivons une époque où ce qui était évident ne l’est plus», a déclaré quant à lui le président de la Confédération, Alain Berset. Rappelant les raisons qui ont poussé le Conseil fédéral à choisir la solution du rachat par UBS, le Fribourgeois a salué la tenue de cette session extraordinaire qui permet de préserver des valeurs comme la confiance, la sécurité et l’équité.

Une session symbolique

Le gouvernement risque un revers sur les 100 milliards de francs de garantie octroyés par la BNS et les 9 milliards de garantie de la Confédération pour UBS. L’UDC a réclamé des conditions sur les règles encadrant les banques «too big to fail». Sans quoi, elle votera contre, a-t-elle annoncé. Le parti agrarien s’allierait alors à la gauche et le résultat du vote serait un refus. Une décision qui n’aurait qu’une portée symbolique, car ces aides ont été attribuées dans le cadre du droit d’urgence et validées par les Commissions des finances parlementaires. Un rejet des élus ne serait qu’un «signal politique» de mécontentement, relève le «Tages-Anzeiger».

En fin d’après-midi mardi, le Conseil des États, où le PLR et le Centre sont forts, a accepté les aides. Le vote s’annonce plus serré au Conseil national, qui démarre sa séance seulement mardi soir.

(jba/ywe)

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