France – Le nord de Paris va accueillir une place des Tirailleurs sénégalais

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La France a longtemps tu le rôle des soldats africains lors des grands conflits. Plus de 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Paris va créer une place des Tirailleurs sénégalais.

La porte de Clignancourt, carrefour populaire du nord de Paris, va devenir la place des Tirailleurs sénégalais, en hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France lors des guerres mondiales.

La porte de Clignancourt, carrefour populaire du nord de Paris, va devenir la place des Tirailleurs sénégalais, en hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France lors des guerres mondiales.

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La porte de Clignancourt, carrefour populaire du nord de Paris, va devenir la place des Tirailleurs sénégalais, en hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France lors des guerres mondiales, a décidé à l’unanimité le Conseil de Paris, vendredi. «L’histoire courageuse de ces hommes doit être transmise», a déclaré Laurence Patrice, adjointe à la Mémoire de la mairie de la capitale.

Créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom, ce corps d’infanterie s’est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d’autres régions d’Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. «Cette place leur rendra hommage à tous», a précisé Laurence Patrice.

Près de 30’000 morts durant la Première Guerre mondiale

Parmi les 134’000 tirailleurs qui ont combattu l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, «environ 30’000 ont trouvé la mort ou sont déclarés disparus», souligne la mairie de Paris. Environ 175’000 Africains ont combattu pour libérer la France lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment lors du débarquement de Provence.

«L’histoire courageuse de ces hommes doit être transmise!»

Laurence Patrice, adjointe à la Mémoire de la mairie de Paris

Mais «la France s’est mal, très mal comportée» envers eux, a rappelé la conseillère Raphaëlle Primet. «Elle a effacé des images de victoire ces soldats venus des colonies, elle les a parqués, maltraités et même massacrés comme à Thiaroye», près de Dakar, où, en décembre 1944, plusieurs dizaines d’entre eux sont morts, réprimés par l’armée française.

«Rancune», «incompréhension», «colère»

«La fin du corps des tirailleurs sénégalais» au début des années 1960, à la fin des guerres d’indépendance lors desquelles certains d’entre eux combattaient encore pour la France, «fut amère», a abondé Rudolph Granier. «Ils n’ont pas reçu la reconnaissance qui leur était due.» «Ces hommes nourrissent une forme de rancune, de l’incompréhension et parfois même de la colère», en raison d’une «retraite inférieure à leurs compatriotes français» ou encore «la difficulté d’obtenir des visas pour leurs descendants», a souligné Fatoumata Koné.

Plusieurs monuments en hommage aux soldats africains existent en France, notamment en Provence, en Champagne, en Aquitaine ou à l’Ile-d’Yeu, théâtres de leur intervention ou de leur disparition. Début septembre, la ville de Pierrefitte-sur-Seine, en région parisienne, a inauguré une place des Tirailleurs africains.

(AFP)

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