JO 2022Simon Ammann: «Des hauts qui sont plus hauts et des bas qui sont plus bas»
Le quarantenaire saint-gallois a bouclé son programme individuel de ses 7es Jeux, à Pékin. Mais les années qui passent ne le changent pas et ses interviews sont toujours aussi intéressantes.
- par
- Robin Carrel Zhangjiakou
Il fait près de -15°, mais le sauteur du Toggenburg est toujours aussi disponible. Il a pris le soin de décortiquer ses deux sauts qui lui ont permis de boucler son programme individuel à la 25e place, loin certainement de ses secrets espoirs, mais en conformité avec ses capacités physique de quarantenaire.
Alors que Marius Lindvik devient champion olympique, «Simi» explique son bonheur d’être là en suisse-allemand, en français et finalement en anglais, pendant presque une demi-heure. Ce n’est pas toujours facile à suivre, mais voici à peu près tout ce qu’il avait à dire, après avoir bien fait attention à expliquer tout ce qu’il voulait expliquer, dans le détail.
Quelles sont vos émotions, après ce derniers concours individuel aux Jeux?
C’était une journée au terme de laquelle je n’ai pas le résultat que je voulais, mais avec la bonne détermination et des sauts très stables. Si j’avais voulu pouvoir attaquer encore plus, j’aurais dû être au top de ma forme. Les sauts que j’ai réalisés ne sont qu’une pièce de ce que je voudrais faire. Mais c’était trop tard… J’ai réalisé ça avant mon envol. J’étais très calme, focalisé sur le fait de sauter ainsi. J’ai été 100% en contrôle. C’était important pour moi de me sentir moi-même, de me mettre complètement dans le jeu, dans mon saut.
Après, c’est clair que c’est dur quand on réalise qu’on a raté un petit quelque chose. Je me suis aussi rendu compte que mon accident de l’été dernier à l’entraînement avait bouleversé mes plans et toute ma planification pour cette saison. Je n’aurais jamais pensé pouvoir sauter comme je l’ai fait aujourd’hui (ndlr: samedi). C’est aussi une chose différente d’arriver ici, avec tout ce stress et toutes ces émotions. Aux Jeux olympiques, on a des hauts qui sont plus hauts et des bas qui sont plus bas. Je suis heureux, parce que j’ai réussi tout ce que j’ai voulu au niveau de mes sauts.
Être encore ici au bas de ce tremplin aujourd’hui, c’est incroyable…
Oui, mais c’est difficile de déjà prendre du recul et de vous répondre là-dessus en ce moment. Peut-être que j’arriverai à le faire plus tard. Ce que je peux dire, c’est que je suis ici, en bas d’un tremplin super. Je l’adore! C’est formidable… On y a tout le temps le sentiment qu’on n’a pas assez d’énergie. Sur les sites de Coupe du monde, des fois on va lentement, des fois on n’a pas assez de force. D’autres fois je n’avais pas assez récupéré avant de sauter. C’est toujours un combat.
Longtemps, dans ma carrière, les envols se faisaient avec l’énergie, pas avec la force pure. Les jeunes aujourd’hui, ils sautent en force. C’est pour ça que c’est difficile pour moi d’arriver au top. Je suis fier, parce que je pourrai parler à mes enfants de ce gigantesque tremplin. Je suis un homme heureux. On a encore une compétition par équipes et c’est quelque chose qui m’a toujours donné du soucis. Si je me rate, ça risque d’handicaper mes coéquipiers. Mais ces sauts m’ont donné de la confiance, parce que ça marche bien.