Crise des sous-marins - Une rencontre entre ministres de la Défense français et anglais annulée

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Crise des sous-marinsUne rencontre entre ministres de la Défense français et anglais annulée

La rencontre prévue cette semaine entre Florence Parly et Ben Wallace a été annulée, à la demande de Paris.

Le 26 juillet 2021, Florence Parly accueillait son homologue britannique Ben Wallace avant une réunion à Paris.

Le 26 juillet 2021, Florence Parly accueillait son homologue britannique Ben Wallace avant une réunion à Paris.

AFP

Une rencontre prévue cette semaine entre la ministre française des Armées Florence Parly et son homologue britannique Ben Wallace a été annulée à la demande de Paris, a appris l’AFP dimanche auprès d’une source au ministère français. La «rencontre prévue cette semaine à Londres (…) n’aura pas lieu sur annulation française», a indiqué cette source.

La décision intervient en pleine crise entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour contrer la Chine, AUKUS, incluant la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à Canberra qui a sorti de fait les Français du jeu.

À Londres, une source au ministère de la Défense a assuré ne pouvoir ni infirmer, ni confirmer cette annulation. «Le Royaume-Uni demeure en conversation avec son homologue français sur ces rencontres. Nous continuons d’avoir une relation de défense étroite et fructueuse avec la France qui demeure un allié de confiance», a-t-elle précisé.

Amour «indéracinable»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté souligné dimanche «l’immense importance» de la relation entre le Royaume-Uni et la France, et l’amour «indéracinable» de Londres envers Paris. Le Royaume-Uni et la France ont «une relation très amicale», d’une «immense importance», a déclaré, selon l’agence britannique Press Association, Boris Johnson à des journalistes à bord de l’avion qui l’emmenait à New York. «Notre amour de la France est indéracinable», a-t-il assuré lors de son voyage vers les États-Unis, où il doit assister à l’assemblée générale de l’ONU et rencontrer Joe Biden à la Maison-Blanche.

La France avait signé en 2016 un contrat de 90 milliards de dollars australiens (61 milliards de francs) pour la fourniture à l’Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel, souvent qualifié de «contrat de siècle» en raison de son ampleur et de sa portée stratégique. «Ce partenariat n’est en aucun cas destiné à être une somme nulle, il n’est pas destiné à être excluant», a déclaré Boris Johnson, «ce n’est pas quelque chose dont qui que ce soit doive s’inquiéter et en particulier pas nos amis français».

«Rupture majeure de confiance»

Le dossier des sous-marins a provoqué un séisme diplomatique sans précédent entre la France et ses trois autres alliés. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avait évoqué samedi une «crise grave», dénonçant un «mensonge (…), une duplicité (…), une rupture majeure de confiance» et un «mépris» de la part de ces trois pays à l’égard de Paris.

Il avait aussi directement égratigné la Grande-Bretagne, jugeant inutile de rappeler son ambassadeur à Londres comme il l’avait fait avec ceux à Washington et Canberra. «On connaît leur opportunisme permanent», avait-il ironisé quelques mois après le Brexit. «La Grande-Bretagne dans cette affaire, c’est quand même un peu la cinquième roue du carrosse».

Pyongyang évoque une «course aux armements nucléaires»

La nouvelle alliance américaine dans la région Asie-Pasifique et le récent contrat américain pour des sous-marins avec l’Australie pourraient déclencher une «course aux armements nucléaires» dans la région, a jugé lundi la Corée du Nord.

«Il s’agit d’actes extrêmement indésirables et dangereux qui vont troubler l’équilibre stratégique dans la région Asie-Pacifique et vont déclencher une course à l’armement nucléaire», a indiqué pour sa part l’agence de presse d’État nord-coréenne KCNA citant un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. «Cela montre que les États-Unis sont le principal coupable qui met en danger le système international sur la non-prolifération nucléaire», a-t-on ajouté.

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