FormationL’apprentissage d’employé de commerce va connaître un coup de neuf
Les deux variantes de la formation d’employé de commerce prendront un virage en août 2023, avec des contenus harmonisés et, pour certains, une langue étrangère en plus.
- par
- François Treuthardt
Pour le monde de l’économie, la réforme de l’apprentissage d’employé-e de commerce CFC ou AFP (anciennement assistant-e de bureau AFP) est aussi urgente que nécessaire, même si elle a fait l’objet d’une légère révision il y a dix ans, selon le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri): «elles ont besoin d’une relève au fait des besoins du monde du travail moderne». Les jeunes, eux, voient cette formation «comme un tremplin pour intégrer directement le marché du travail».
La réflexion a été lancée en 2017. Les résultats de l’audition officielle menée par le Sefri, entre janvier et avril 2021, montrent que la révision de l’apprentissage d’employé de commerce rencontre dans l’ensemble un écho favorable auprès des cantons, des partenaires sociaux et d’autres milieux intéressés. Un concept pour la maturité professionnelle en cours d’apprentissage (MP 1) a été élaboré au niveau du CFC.
Davantage de cohérence
Ce lundi 16 août, le Sefri a publié les ordonnances correspondant aux deux professions. Selon la nouvelle formation commerciale, dans les trois lieux de formation (entreprise formatrice, école professionnelle, cours interentreprises), «les objectifs se fondent sur les compétences opérationnelles décrites dans le plan de formation et sont reliés entre eux de manière plus cohérente». L’enseignement de la culture générale est quant à lui intégré aux champs d’apprentissage.
Grâce à cette approche, les jeunes acquièrent également des connaissances générales qui leur sont utiles en dehors du contexte professionnel. Le fait d’utiliser les compétences opérationnelles comme cadre de référence est aujourd’hui la norme dans la formation professionnelle. La profession d’employé de commerce est l’une des dernières à passer à ce modèle de formation.
Points forts et attentes
La distinction qui est faite actuellement entre le profil B (formation de base) et le profil E (formation élargie) n’a pas eu d’effets concluants sur le marché du travail. Le nouvel apprentissage permet de prendre plus facilement en compte les points forts des apprentis et les attentes des entreprises.
Les jeunes se voient par contre toujours offrir la possibilité de préparer la maturité professionnelle en cours d’apprentissage (MP 1) ou après l’apprentissage (MP 2). Des formes de mise en œuvre spécifiques aux cantons restent possibles, de même que la formation initiale en école de commerce, avec un stage de longue durée.
Langues: feu vert de Guy Parmelin
En ce qui concerne les compétences linguistiques, les apprentis CFC aborderont désormais deux langues étrangères. Jusqu’à présent, une seule était obligatoire dans le profil B, soit une deuxième langue nationale ou l’anglais. S’y ajoutera, dès août 2023, une deuxième ou une troisième langue nationale, voire l’anglais.
«L’enseignement des langues étrangères repose sur un concept innovant et porteur», argumente le Sefri. Les jeunes ayant moins de facilités linguistiques peuvent eux aussi apprendre une deuxième langue étrangère au niveau CFC. Ce nouveau concept a été approuvé par le président de la Confédération et chef du Département de l'économie, de la formation et de la recherche, Guy Parmelin.
Un an plus tard
En juin dernier, les partenaires de la formation professionnelle avaient décidé de reporter à l’été 2023 l’entrée en vigueur de la réforme, initialement prévue pour l’été 2022. Cantons, écoles professionnelles et entreprises formatrices disposeront ainsi «de davantage de temps pour la mise en œuvre», précise le Sefri.
Les partenaires de la formation professionnelle ont créé, dès l’été 2020, l’Organe national de coordination (ONC), chargé de la mise en œuvre des réformes dans les professions de la vente et l’apprentissage d’employé de commerce. Les représentants des 19 branches de formation et d’examens, des écoles professionnelles et des cantons ont été parties prenantes de tout le processus.