Guerre en UkraineLe Conseil fédéral prêt à geler les fonds russes
Invité du 19 h 30 sur la RTS, le président Ignazio Cassis a précisé que le Conseil fédéral devrait s’aligner ce lundi sur les mesures de l’Union européenne. Une réunion extraordinaire est prévue à 11 h 30.
- par
- Eric Felley
«C’est la plus violente rupture du droit international public sur sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale. On est face à quelque chose de nouveau que ma génération ne pouvait même pas imaginer». Interrogé dimanche soir au 19 h 30 sur la RTS, le président de la Confédération Ignazio Cassis avait l’air sombre au moment de commenter l’évolution de la crise en Ukraine, notamment le retour dans le discours militaire de la menace nucléaire.
Relevant la solidarité de la Suisse avec les autorités ukrainiennes «démocratiquement élues», il a précisé que la Suisse apporterait toute l’aide dont la population ukrainienne aura besoin. Il a parlé avec le président Volodymyr Zelensky: «On a parlé d’aide humanitaire, du soutien diplomatique et des flux migratoires. Je lui ai garanti l’accueil du peuple ukrainien dans cette phase délicate des gens qui ont quitté leur foyer».
Un «canal diplomatique»
En souhaitant réaliser un «canal diplomatique» entre l’Ukraine et la Russie, Ignazio Cassis a répété l’objectif de la Suisse de proposer ses bons offices aux deux parties. Toutefois, concernant la position de la Suisse par rapport aux sanctions contre la Russie de Poutine, le président devait répondre à la critique qui s’est amplifiée depuis le début de l’invasion. Même le président de son parti, Thierry Burkart (PLR), a demandé au Conseil fédéral de s’aligner «complètement» sur les mesures européennes.
«Le Conseil fédéral dans sa séance extraordinaire de jeudi passé, a décidé de durcir fortement les sanctions de la Suisse, a d’abord précisé le président. On va aller dans cette même direction. Il y a aura demain (lundi) une séance extraordinaire (fixée à 11 h 30). Jeudi passé on a donné un mandat aux départements compétents des finances et de l’économie de préparer le paquet, cela ne se fait pas tout seul, il faut l’écrire… On est un État de droit».
Gel des fonds russes
Ignazio Cassis estime que le Conseil fédéral va aller dans la direction des sanctions européennes. En matière de gel des fonds russes, il a dit: «C’est très probable que le Conseil fédéral décide dans ce sens, mais je ne peux pas anticiper des décisions qui n’ont pas encore été prises. Il est important qu’on puisse réagir d’une manière forte face à cette violente rupture du droit international public. C’est du jamais vu et on n’a pas le droit de laisser faire».