Hockey sur glaceLes présidents d’Ajoie et La Chaux-de-Fonds appellent au calme
Les duels entre voisins de l’Arc jurassien ont été émaillés de plusieurs incidents en Swiss League. Au regard de l’enjeu qui entoure le barrage promotion/relégation, faut-il craindre de nouveaux débordements? Premier acte jeudi à Porrentruy (20h).
- par
- Julien Boegli
C’est toute une région qui est en ébullition, qui retient son souffle. Entre des Ajoulots qui jouent leur survie dans l’élite et des Chaux-de-Fonniers que rien ne semble pouvoir arrêter depuis le début de l’année, la tension monte. D’un côté, une angoisse terrible. De l’autre, une intense euphorie. L’enjeu est énorme: une place en National League.
L’histoire récente rappelle à quel point les duels entre le HCA et le HCC génèrent une émotion au-delà de la normale. Au-delà des limites, parfois aussi, même en quarts de finale de play-off de Swiss League. À force de se fréquenter, l’inimitié entre les deux kops de supporters n’a cessé de grandir au fil du temps. Faut-il dès lors craindre de nouveaux débordements? Avant le premier lancer de puck, ce jeudi à 20 heures à Porrentruy, les présidents des deux clubs en appellent au calme. Pour Olivier Calame, «l’enjeu ne doit pas dépasser les limites du sport. Je souhaite que cette série se déroule dans un esprit de fair-play, sur et hors de la glace.»
La cité horlogère trépigne comme jamais. Les deux premiers matches programmés aux Mélèzes affichent d’ores et déjà complets. Il en sera probablement de même pour les actes I et III à Porrentruy. «Tous les billets sont partis en trente minutes», rappelle le président chaux-de-fonnier. Tous sauf 160.
Contrairement aux rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux des deux clubs en début de semaine, le secteur visiteur ne sera pas occupé par des supporters des Abeilles. «Ces places sont bien réservées aux fans adverses, comme lors des séries précédentes», confirme Calame. Pour autant, ni le club ni la ville n’entendent renforcer leur dispositif pour l’évènement. Ni au sein de l’enceinte, ni en dehors.
Ce jeudi, ils seront également 160 supporters chaux-de-fonniers présents dans la patinoire bruntrutaine. C’est moins que la capacité maximale d’accueil (entre 250 et 300). «D’entente entre les clubs et par souci d’équité, nous avons convenu de limiter le nombre à 160», explique Kimmo Bellmann, le directeur administratif du HCA. Pas de jaloux, donc. Les risques de grabuge, eux, sont à échelle variable.
À Porrentruy, depuis la rénovation de la Raiffeisen Arena en 2020, les spectateurs visiteurs, que ce soit lors de leur arrivée ou à l’intérieur de la patinoire, sont tenus à l’écart du public jurassien. «Nous sommes organisés de sorte à éviter les problèmes. Notre dispositif de sécurité sera important, mais pas plus que la normale», assure pour sa part le président ajoulot Patrick Hauert.
Ce n’est pas tout à fait le cas aux Mélèzes, où le kop adverse n’est pas isolé du reste de l’assistance. Aucune mesure supplémentaire ne devrait cependant être mise en place à en croire Olivier Calame, malgré la crainte de débordements qui entoure cette affiche à hauts risques. Encore une fois, le dirigeant neuchâtelois veut croire au bon déroulement de cette série de barrage. «Cette affiche, c’est une belle pub pour le hockey de la région et, je l’espère, spectaculaire. Je ne l’imagine pas ternie parce que certains voudront se mettre sur la tronche!»
Même son de cloche du côté de Patrick Hauert: «Mon souhait est que chacun supporte son équipe dans le respect du sport.» Une séance s’est par ailleurs tenue lundi soir entre la fédération de hockey et les responsables de la sécurité des deux clubs, «afin d’établir les standards et coordonner les mesures, comme nous le faisons régulièrement», ajoute Bellmann.
Rien d’inhabituel en soi, donc. Pour chaque rencontre, les rares billets accordés aux supporters visiteurs seront attribués aux fan clubs «et seront délivrés avec le transport en car, afin de pouvoir identifier tout le monde en cas de besoin», ajoute le directeur administratif ajoulot. L’encadrement se veut le plus strict possible.
Des contacts sont en cours avec les polices municipales afin de parer à toute éventualité en dehors des enceintes. «Nous avons récemment reçu le rapport de la ligue concernant les matches classés «rouges» cette saison. À ma connaissance, seuls deux clubs n’ont pas été impliqués à ce niveau de risque, Bienne et nous. Le travail mené avec les ultras paie. Nous entretenons d’ailleurs de très bons rapports», rassure Kimmo Bellmann.