Los AngelesLa justice laisse tomber les chefs d’accusation restants contre Harvey Weinstein
L’ex-producteur de cinéma n’aura pas de nouveau procès pour des cas qui n’avaient pas eu de verdict en février. Un juge californien abandonne les dernières accusations d’agressions sexuelles.
Une juge de Los Angeles a abandonné, mardi, les chefs d’accusation restants contre l’ex-producteur déchu de Hollywood Harvey Weinstein, après sa condamnation à 16 ans de prison en février. L’ancien «roi» du cinéma, producteur de grands succès primés comme «Pulp Fiction», a écopé de cette peine pour un viol et deux agressions sexuelles sur une mannequin russe, Evgeniya Chernyshova, dans un hôtel de Beverly Hills en 2013.
De quoi maintenir le septuagénaire, dont la chute, en 2017, a libéré la parole de nombreuses femmes et engendré le mouvement #MeToo, derrière les barreaux pour le reste de ses jours. Il purge déjà, depuis 2020, une peine de 23 ans d’emprisonnement après sa condamnation pour des faits similaires à New York.
Les jurés de Los Angeles n’avaient en revanche pas atteint l’unanimité nécessaire pour prononcer un verdict concernant les accusations de deux autres femmes, dont Siebel Newsom, la femme du gouverneur de Californie Gavin Newsom.
La justice devait donc se prononcer sur la tenue d’un éventuel nouveau procès concernant ces chefs d’accusation spécifiques. Le Parquet de Los Angeles avait annoncé son souhait de les abandonner, ce qui a été entériné par une juge mardi.
Les avocats feront appel
Les avocats de Harvey Weinstein ont annoncé leur intention de faire appel de sa condamnation à Los Angeles. L’ex-producteur conteste également celle prononcée à New York. Le procès de Los Angeles, tenu d’octobre à décembre, a vu quatre femmes témoigner de manière anonyme contre lui, l’accusant de les avoir contraintes à des relations sexuelles. Deux d’entre elles, Siebel Newsom et Evgeniya Chernyshova, ont ensuite révélé leur identité à la presse.
L’accusation avait dépeint Harvey Weinstein comme un ogre tout-puissant, un «prédateur» dont la mainmise sur Hollywood – les films qu’il a produits ont reçu plus de 330 nominations aux Oscars et 81 statuettes – a longtemps empêché ses victimes de parler, par peur de répercussions sur leur carrière. Ses avocats se sont, eux, employés à jeter le doute sur la parole des plaignantes, en soulignant notamment l’absence d’éléments médico-légaux pour étayer leurs récits.
Nonante accusations
Le procès a débouché sur un verdict partagé. Les jurés ont condamné Harvey Weinstein pour les faits portant sur Evgeniya Chernyshova, n’ont pas prononcé de verdict concernant les accusations de Siebel Newsom et d’une autre femme, et ont acquitté le producteur concernant celles portées par la dernière plaignante.
Depuis 2017, près de 90 femmes, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette, ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, qui remontent pour certaines jusqu’à 1977.