Joueuse du PSG agresséeAbidal et la thèse d'une vengeance amoureuse
Le dossier concernant l’internationale française, agressée début novembre, connaît un nouveau rebondissement. Une puce au nom d’Éric Abidal a été retrouvée dans son téléphone.
L’enquête sur l’agression de la joueuse du Paris Saint-Germain Kheira Hamraoui, victime d’un violent guet-apens dans la soirée du 4 novembre, a été confiée lundi à un juge d’instruction. Dans ce dossier aux circonstances encore floues, l’ex-international Éric Abidal «pourrait être prochainement entendu», a précisé le parquet de Versailles à l’AFP, tenant à souligner que cela relevait des compétences du juge d’instruction. Selon les informations du Monde, le conditionnel peut être retiré: Éric Abidal sera entendu.
«Si Éric Abidal est convoqué dans le cadre de l’enquête, bien évidemment il se présentera pour répondre à toutes les questions qu’on lui posera», a réagi auprès de l’AFP l’avocat du vice-champion du monde, Olivier Martin. Son client conteste toutefois «avec la plus grande fermeté» toute implication dans l’agression, a insisté Me Martin.
«Association de malfaiteurs»
Son nom est apparu dans le dossier après que les enquêteurs ont établi un lien matériel entre Mme Hamraoui et le vice-champion du monde: la victime utilisait sur son téléphone portable une puce au nom du footballeur.
Lundi, une information judiciaire a été ouverte contre X pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans» et «violences aggravées par trois circonstances, suivies d’incapacité n’excédant pas huit jours», a indiqué le parquet de Versailles.
Les circonstances aggravantes sont «la préméditation, la réunion et l’arme», Kheira Hamraoui ayant été frappée avec une barre de fer.
Les faits remontent à la soirée du 4 novembre
Le 4 novembre, Kheira Hamraoui, internationale française de 31 ans, subit une agression en rentrant avec Aminata Diallo d’un dîner organisé par leur club. La joueuse est «rouée de coups sur les jambes avec une barre de fer» par deux hommes qui ont pris ensuite la fuite, selon la procureure de Versailles.
Son équipière Aminata Diallo avait été témoin de la scène. L’hypothèse d’une rivalité entre joueuses du PSG avait alors d’abord été envisagée. Interpellée mercredi, cette dernière avait été placée en garde à vue puis relâchée à l’issue de 36 heures de garde à vue sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle.
Un passé commun à Barcelone
«Aminata Diallo déplore la mise en scène parfaitement artificielle d’une rivalité entre elle et Kheira Hamraoui qui justifierait qu’elle s’en soit prise à sa coéquipière», avait déclaré son avocat Me Mourad Battikh, balayant l’hypothèse d’un guet-apens orchestré par sa cliente afin de profiter d’une blessure d’Hamraoui qui évolue au même poste qu’elle.
Le nom d’Éric Abidal, ancien défenseur de l’Olympique lyonnais et du FC Barcelone, est ensuite apparu dans la procédure. Éric Abidal a été directeur sportif du FC Barcelone de 2018 à août 2020. Kheira Hamraoui a joué dans l’équipe féminine du club catalan de 2018 à 2021.
Son ex?
Selon une source proche du dossier, Kheira Hamraoui a indiqué aux enquêteurs que sa puce de téléphone portable était «au nom de son ex». Les enquêteurs ont établi qu’Éric Abidal en était le titulaire.
L’hypothèse d’une vengeance amoureuse de l’entourage de M. Abidal est seulement «une piste parmi d’autres», souligne le parquet de Versailles, qui n’exclut toutefois pas la possibilité que l’épouse de M. Abidal, Hayet Abidal, soit également entendue. Pour que M. Abidal et son épouse soient entendus, le juge d’instruction en charge de l’enquête doit délivrer une commission rogatoire.
De son côté, Me Olivier Martin n’a souhaité faire «aucun commentaire» sur la nature de la relation de son client et de Mme Hamraoui.