OugandaMise en examen d’un couple américain pour «trafic d’enfant»
Une première inculpation a été faite il y a une semaine pour «torture aggravée». Le fils adoptif âgé de dix ans aurait été, entre autres, obligé à rester accroupi de façon «inconfortable».
Un couple d’Américains a été mis en examen en Ouganda pour «trafic aggravé d’enfant», une semaine après avoir été poursuivi pour «torture aggravée» sur leur fils adoptif de dix ans, selon une décision de la justice ougandaise. L’homme et la femme, tous deux âgés de 32 ans, ont été mis en examen le 9 décembre, pour des faits de «torture aggravée» et conduits à la prison de Luzira, un établissement pénitentiaire de haute sécurité, en périphérie de la capitale Kampala. Le couple a ensuite été mis en examen mardi, pour «trafic aggravé d’enfant», selon une décision du procureur Joan Keke. La justice ougandaise a rejeté, à deux reprises, la demande de libération sous caution.
«Ils ne sont pas coupables», a réagi à l’AFP, Leila Ghalibu, avocate du couple, affirmant que les autorités «n’ont aucune preuve». La prochaine audience est prévue le 18 janvier 2023.
Selon l’acte d’accusation, le couple a «constamment torturé» l’enfant, scolarisé dans un établissement pour personnes en situation de handicap, entre 2020 et 2022. Les autorités ont été prévenues par des voisins. Lors d’une descente dans la maison du couple, la police a trouvé des vidéos montrant que l’enfant avait été forcé de s’accroupir dans une «position inconfortable», ne recevait que de la nourriture froide et avait été obligé de dormir sur une «plateforme en bois, sans matelas ni literie».
Adoptions illégales
Le garçon est un des trois enfants adoptifs du couple. Arrivés en Ouganda en 2017 pour faire du bénévolat dans une organisation à but non lucratif américaine et active dans la ville de Jinja, ils ont ensuite déménagé à Naguru, une banlieue chic de Kampala, pour travailler dans une start-up.
Le gouvernement américain a imposé des sanctions en 2020, contre un réseau d’adoption qui plaçait des enfants ougandais, qui n’étaient pas orphelins, dans des familles aux États-Unis.