SondageLa population suisse favorable à des compromis avec l’UE
Une enquête de l’institut de recherche GfS.bern montre que les Suisses «restent convaincus des avantages des accords bilatéraux». L’interruption des négociations sur l’accord-cadre est source d’inquiétude.
Alors que le Conseil fédéral avait mis un terme aux négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE) en mai 2021, le président de la Confédération, Ignazio Cassis, a annoncé la semaine dernière vouloir surmonter la crise avec l’UE grâce à un nouveau paquet d’accords bilatéraux. Un sondage réalisé par l’institut GfS.bern, sur mandat d’interpharma – l’Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche –, montre aujourd’hui que «les citoyens suisses restent convaincus des avantages des accords bilatéraux».
La population souligne que les accords bilatéraux offrent des bénéfices pour la recherche, l’économie et les individus. Neuf personnes sondées sur dix considèrent «les avantages pour l’économie suisse et la facilité à voyager à travers l’Europe comme des éléments pertinents» au maintien d’une relation avec l’UE, explique Interpharma.
Les autres avantages mis en évidence par les sondés sont l’accès au marché européen pour l’industrie des exportations, l’accès au programme de formation et de recherche, ainsi que la possibilité d’habiter, étudier et travailler dans l’UE», liste l’Association pharmaceutique.
L’enquête souligne que l’interruption des négociations sur l’accord-cadre est une source d’inquiétude pour de nombreux Suisses qui estiment désormais que le pays est dans une situation difficile. «80% des personnes interrogées sont d’accord sur le fait que l’accès au marché européen se détériorera pour l’industrie suisse des exportations si les accords ne sont pas actualisés», affirme Interpharma.
Les sondés craignent aussi une érosion des acquis des accords bilatéraux et à long terme, ils ont peur que cela ne conduise à une rupture complète des relations réglementées avec l’Union européenne.
Des compromis nécessaires
Au vu de ce constat, «la population suisse souhaite une solution pragmatique en matière de politique européenne et est prête pour cela au compromis sur différentes questions», annonce Interpharma. Les données montrent en effet «que 80% des personnes interrogées accepteraient de reprendre le droit européen dans le cadre des accords existants dans la mesure où le droit de référendum est respecté [la reprise du droit européen sans droit de référendum est rejetée à 80%]». Deux tiers des sondés «pourraient aussi accepter que ce soit la Cour européenne de justice (CJUE) qui tranche en cas de litiges concernant les accords entre la Suisse et l’Union européenne».
En revanche, 62% des sondés ne sont pas ou peu enclins au compromis sur la directive européenne sur la citoyenneté. «Au Conseil fédéral, désormais, d’agir», conclut René Buholzer, directeur d’Interpharma.