FootballServette a retrouvé Sauthier… et Piccolo
Retrouvailles émouvantes samedi entre les Grenat et leur ancien latéral préféré. Retrouvailles bouillantes, par contre, avec l’arbitre tessinois. Malgré la victoire face à Yverdon (1-0).
- par
- Florian Vaney
Les trois enseignements de la soirée
Des bâches, des chants, un wagon de selfies et une cargaison d’applaudissements. Passer du grenat au vert, de Genève à Yverdon, n’a rien changé. Anthony Sauthier demeure une figure du Servette FC. Même deux ans après son départ. Avec Boris Cespedes, lui aussi aujourd’hui à YS après de longues années servettiennes, les deux hommes ont démontré samedi que le football peut parfois avoir de la mémoire, en dépit des résultats et des transferts. Anthony Sauthier s’est même permis de «voler» un but à Dereck Kutesa en fin de première mi-temps: personne à la Praille n’était prêt à lui en tenir rigueur.
Depuis deux ans et un sombre match à Saint-Gall qui lui avait valu une rétrogradation temporaire en Challenge League, Luca Piccolo était tenu éloigné des matches du Servette FC. Pour leurs retrouvailles samedi, le destin s’était mis en tête de leur trouver le pire des cadeaux de réconciliations: une scène qui ne mettrait personne d’accord. La voilà. Jérémy Guillemenot a cru ouvrir le score à la 38e, la VAR a appelé M. Piccolo, lui a montré que les crampons de l’attaquant genevois avaient fini leur course sur la cheville d’un Yverdonnois juste après avoir propulsé le ballon dans la direction des filets, et le directeur de jeu a annulé le but. Renseignements pris auprès de plusieurs arbitres, la décision finale du Tessinois est parfaitement correcte du point de vue du règlement. Ce qui n’a pas sauvé Luca Piccolo de la vindicte populaire. Pour les uns, il s’est quand même trompé. Pour les autres, il a appliqué aveuglément une règle insensée. Irréconciliable, on vous dit…
À Winterthour, Servette a prouvé savoir marquer des buts (trois) sans Chris Bedia. Face à Yverdon, Servette a prouvé savoir gagner (1-0) sans Chris Bedia. L’équipe aurait assurément signé pour un tel constat au moment où elle a lâché le meilleur buteur de Super League à Union Berlin il y a dix jours. Mais tout de même. Avec 27 tirs, face à des Nord-Vaudois incapables de sortir proprement de leur camp, en ayant dû attendre la 79e minute pour faire la différence, les Genevois ont quelques fois dû voir défiler dans leur esprit le souvenir de leur regretté buteur. Et espérer que son successeur ne tarde pas trop à arriver.
La question sans fin - celle du gardien d’Yverdon Sport
Paul Bernardoni a commis une sérieuse bourde à la relance. Celle qui a d’ailleurs mené au chaos du but annulé de Jérémy Guillemenot. Ça arrive, et il n’est pas question de faire le procès du nouveau gardien d’Yverdon Sport (par ailleurs très bon lors de la victoire face à Lucerne). Le fait est que la position de gardien n’est pas un poste comme les autres à YS. Parce qu’elle cristallise deux visions opposées et conflictuelles.
La vision «romantique» défendue par la plupart des suiveurs du club, qui considèrent que Kevin Martin, pour ses performances et son vécu dans l’équipe, mérite la place de titulaire. Et la vision davantage axée sur le business des nouveaux dirigeants nord-vaudois. Ceux-ci voient le football à Yverdon à l’aune des joueurs qu’ils amènent eux-mêmes. Sebastian Breza en était un, mais le concurrent de Kevin Martin au premier tour ne se trouvait vraiment pas à la hauteur. Avec un tout autre CV (52 matches avec les sélections nationales françaises juniors), Paul Bernardoni est un prétendant d’un tout autre calibre pour ce second tour. Mais que se passera-t-il si des épisodes comme celui de la 38e minute samedi venait à se répéter?
Le carton surprise
Semblant ne pas savoir s’il avait mal ou non, Aimen Mahious s’est allongé au sol, puis relevé, avant de se rallonger. L’attitude de l’attaquant d’Yverdon en milieu de première période a visiblement déplu au banc servettien. Avant que la réaction du banc servettien ne déplaise à son tour au banc yverdonnois. M. Piccolo a mis fin au grabuge entre les deux zones techniques en distribuant un carton jaune dans chaque camp. Côté yverdonnois, la sanction est revenue à… Filippo Giovagnoli. À part au FC Sion, il est plutôt rare qu’un directeur sportif vive les matches de son équipe directement depuis le banc de touche. Le coup de sang de l’Italien a permis de se rendre compte qu’il partage au moins un point commun avec Barthélémy Constantin.