Corée du Sud: Sans appel de Tokyo, les «femmes de réconfort» seront indemnisées

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Corée du SudSans appel de Tokyo, les «femmes de réconfort» seront indemnisées

Seize victimes d’esclavage sexuel de la part de soldats japonais pendant la guerre recevront, chacune, plus de 130’000 francs. Séoul veut continuer à restaurer leur honneur et leur dignité.

Lee Young-soo, 95 ans, est une des 200’000 femmes ayant servi d’esclave sexuelle aux soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale.

Lee Young-soo, 95 ans, est une des 200’000 femmes ayant servi d’esclave sexuelle aux soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale.

AFP

La récente décision d’un tribunal sud-coréen ordonnant au Japon d’indemniser seize victimes d’esclavage sexuel pendant la guerre a été «finalisée», Tokyo n’ayant pas fait appel, a annoncé, samedi, le Ministère sud-coréen des affaires étrangères.

Le jugement du 23 novembre avait annulé la décision d’une juridiction inférieure, qui avait débouté, deux ans plus tôt, ces victimes d’esclavage sexuel, aussi qualifiées par euphémisme de «femmes de réconfort», et ordonné à Tokyo de verser environ 200 millions de won (133’000 francs) à chacune des seize plaignantes coréennes.

La ministre japonaise des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa, avait alors jugé que cette décision était «absolument inacceptable», mais selon Séoul samedi, Tokyo n’a finalement pas fait appel du jugement.

La décision de novembre «a été finalisée aujourd’hui, n’ayant eu aucun appel de la part du gouvernement japonais, défendeur», a indiqué le Ministère sud-coréen des Affaires étrangères. «Le gouvernement sud-coréen poursuivra ses efforts pour restaurer l’honneur et la dignité des femmes de réconfort victimes, tout en veillant à ce que la Corée du Sud et le Japon continuent de coopérer d’une manière orientée vers l’avenir.»

Selon les historiens, pendant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à 200’000 femmes, pour la plupart originaires de Corée, mais aussi d’autres régions d’Asie, notamment de Chine, ont servi d’esclaves sexuelles aux soldats japonais. Ce sujet, qui fait partie des différends historiques de la domination coloniale du Japon sur la péninsule coréenne, de 1910 à 1945, nuit depuis longtemps aux relations bilatérales.

Le Japon insiste depuis longtemps sur le fait qu’un traité de 1965, en vertu duquel les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques, comprenait un programme de réparations d’environ 800 millions de dollars sous forme de subventions et de prêts bon marché, censés avoir réglé toutes les réclamations liées à la période coloniale.

L’annonce de samedi intervient alors que le gouvernement conservateur de Séoul étend, malgré ses différends persistants avec le Japon, sa coopération militaire avec Tokyo et leur allié américain commun, dans le but de faire face aux menaces grandissantes de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire.

Les trois pays alliés ont lancé de «nouvelles initiatives trilatérales» pour «contrer les menaces» posées par Pyongyang, notamment «une collaboration approfondie» entre leurs garde-côtes.

(AFP)

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