Deltacron, le mystérieux nouveau variant à surveiller

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CoronavirusDeltacron, le mystérieux nouveau variant à surveiller

Après Chypre et la Grande-Bretagne, la France a détecté une dizaine de cas de personnes contaminées avec ce qui semble être une recombinaison de Delta et Omicron.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Deltacron serait issu de personnes ayant été simultanément infectées par Delta et Omicron.

Deltacron serait issu de personnes ayant été simultanément infectées par Delta et Omicron.

Getty Images/iStockphoto

Le nom est apparu en janvier 2021. Un laboratoire chypriote annonçait avoir détecté un variant hybride de Delta et Omicron, qu’il a baptisé Deltacron. Cette nouvelle avait été accueillie avec beaucoup de scepticisme par de nombreux scientifiques, qui jugeaient plus probable que cette mutation résulte d’une contamination en laboratoire au moment du séquençage. Et qu’il ne s’agissait donc pas de ce qu’on appelle une recombinaison, soit le partage génétique d’informations entre deux virus. Le professeur chypriote s’était défendu en expliquant que ses 25 échantillons n’avaient pas été séquencés au même moment, ni au même endroit, ce qui excluait l’erreur de laboratoire.

Mais par la suite, un premier cas de Deltacron a été repéré en Grande-Bretagne, puis 10 autres en France, ainsi que 4 au Danemark et un aux Pays-Bas, tandis que l’équipe de chercheurs chypriotes signalait avoir découvert 52 nouveaux cas. La Grande-Bretagne puis l’OMS l’ont désormais classé dans liste des variants à suivre.

Il circule en France depuis mi-janvier

Pour Leondios Kostrikis, le professeur chypriote à l’origine de la découverte, Deltacron ne serait pas une recombinaison, mais l’évolution naturelle d’une ancienne souche du virus, a-t-il expliqué en janvier à Bloomberg. Santé Publique France ne semble pas du même avis. Elle explique que les quatre premiers cas étudiés en France sont bien des recombinants. Un recombinant est un nouveau virus qui se forme chez un patient qui a été infecté par plusieurs souches de virus simultanément, dans ce cas Delta et Omicron.

«La majorité de son génome correspond au sous-lignage AY.4 de Delta et une large portion du gène S (codant la protéine Spike) correspond au sous-lignage BA.1 d’Omicron», écrit l’agence nationale de santé française. Ce combinant semble se distinguer par trois mutations qui pourraient ainsi aider à le distinguer. Et c’est comme cela qu’au 21 février, 10 cas portant ces trois mutations ont été détectés en France. Ils venaient de différentes régions et le plus ancien remontait au 17 janvier. Cela peut laisser penser «que ce recombinant circule potentiellement à des niveaux très bas depuis la mi-janvier» en France, conclut Santé Publique. Les investigations continuent, mais au 21 février, il y aurait également 59 cas de «co-infections probables» dans le pays, explique «La Dépêche».

Pour l’instant, on ne sait encore rien ni de la virulence ni de la dangerosité de ce recombinant. Mais il a désormais attiré l’attention des autorités sanitaires.

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