FranceLe Marché de Noël de Strasbourg ouvre sous haute sécurité
Pendant un mois, la ville alsacienne sera animée par son grand marché de Noël. Cinq ans après un attentat, la sécurité a été renforcée grâce à des patrouilles, la vidéosurveillance et des drones.
- par
- François Treuthardt
Le marché de Noël de Strasbourg s’ouvre vendredi pour sa 453e édition, un «moment de cohésion» entouré d’un dispositif de sécurité qui mobilise plus de 1000 agents et, pour la première fois, des drones. Cinq ans après un attentat meurtrier, «le marché de Noël doit rester un moment convivial et chaleureux», a appelé de ses vœux la maire écologiste Jeanne Barseghian. «Vu le contexte national et international, nous avons besoin de moments de partage et de cohésion, et le marché de Noël en est un.»
Ce «Christkindelsmärik», en langue alsacienne, ou marché de l’enfant Christ, débute vendredi par l’inauguration d’un majestueux sapin d’une trentaine de mètres installé au cœur de la ville, place Kléber, pour se terminer à la veille de Noël, le 24 décembre.
Allées élargies
Le format de la cérémonie d’ouverture a été revu, avec des animations toutes les heures le premier jour, plutôt qu’un seul événement à heure fixe, afin d’éviter les mouvements de foule, et les horaires ont été élargis, avec une fermeture à 21h tous les soirs plutôt que 20 heures.
Tout autour du sapin, sur différentes places et jusqu’au parvis de la cathédrale, des centaines de chalets ont été installés pour proposer des produits d’artisanat, du pain d’épices ou encore du vin chaud. Leur disposition a été révisée pour élargir les allées et rendre les déambulations plus agréables.
Trois millions de visiteurs attendus
Près de trois millions de visiteurs sont attendus pendant ces quatre semaines, contribuant à dynamiser le tissu économique local: certains établissements, des commerces de bouche notamment, réalisent en décembre un chiffre d’affaires équivalent à celui des onze autres mois de l’année.
Côté sécurité, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a annoncé un dispositif «encore renforcé» par rapport aux années précédentes, mobilisant «des moyens considérables», quelques semaines après l’attentat d’Arras, qui a coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan vigipirate au niveau maximal «urgence attentat». En 2018, le marché a été le théâtre d’un attentat qui a fait cinq morts et onze blessés.
La préfecture a autorisé l’usage de drones par la police nationale, «en complément de la vidéoprotection», une autorisation contestée au Tribunal administratif par des résidents strasbourgeois. Le juge des référés doit rendre sa décision ce vendredi, en début d’après-midi.
Contrôles aléatoires
Autre nouveauté, dans le cadre de la lutte antiterroriste, les patrouilles militaires sont multipliées par trois, pour «assurer de la visibilité, de la dissuasion, et rassurer les concitoyens», a indiqué le général Ludovic Pinon, gouverneur militaire de Strasbourg. Des équipes cynophiles compléteront les patrouilles à pied, et des contrôles aléatoires seront effectués à chaque entrée de la vieille ville.
Ces renforts doivent permettre une implantation des forces de l’ordre «tous les 200 mètres», et un délai d’intervention «inférieur à la minute», selon Dominique Rodriguez, directeur départemental adjoint de la sécurité publique.