CoronavirusVols annulés: 16 compagnies s’engagent à rembourser dans les 7 jours
La Commission européenne a fait pression car il n’était pas toujours facile d’obtenir gain de cause après les annulations causées par la pandémie.
Seize compagnies aériennes se sont engagées à rembourser dans un délai de sept jours les passagers en cas d’annulation de vol, après avoir vu leurs pratiques mises en cause dans le contexte de la pandémie, a annoncé jeudi la Commission européenne.
L’exécutif européen et les autorités nationales chargées de la protection des consommateurs avaient lancé en février un «dialogue» avec ces compagnies, parmi lesquelles Air France, KLM, Lufthansa, Ryanair et Easyjet. Elles étaient accusées de rechigner à rembourser les passagers dont les vols avaient été annulés en raison des restrictions de voyage liées au Covid-19.
«Confiance des passagers»
«C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs que les compagnies aériennes aient coopéré (…) et se soient engagées à respecter les droits des passagers et à améliorer leur communication», s’est réjoui le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, cité dans un communiqué.
Sa collègue chargée des Transports, Adina Valean, s’est félicitée que «l’essentiel des dossiers de remboursement en retard ait été traité et que toutes les compagnies concernées se soient engagées à résoudre les problèmes restants». «C’est crucial pour restaurer la confiance des passagers», a-t-elle souligné, ajoutant que la relance du transport aérien en dépendait.
Aegean Airlines, Alitalia, Austrian Airlines, British Airways, Brussels Airlines, Eurowings, Iberia, Norwegian, TAP, Vueling et Wizz Air comptent aussi parmi les compagnies concernées. Elles se sont engagées à rembourser les passagers dont les vols ont été annulés dans les sept jours comme requis par la législation européenne, à mieux les informer sur leurs droits en cas d’annulation et à présenter sur un pied d’égalité les différentes options offertes dans ce cas de figure (report, remboursement, avoir).
Plainte contre les compagnies
Durement touchées par les restrictions de circulation engendrées par la pandémie, les compagnies ont été réticentes à rembourser les billets annulés, imposant parfois des avoirs. Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), dont la plainte a été à l’origine de l’action de Bruxelles contre ces compagnies, a appelé la Commission et les autorités nationales à vérifier que les engagements seraient respectés.
«De nombreux consommateurs en Europe attendent toujours de récupérer leur argent pour des vols annulés pendant les premiers confinements en 2020», a déclaré la directrice du Beuc, Monique Goyens. «Les autorités doivent garantir que tous les consommateurs contraints à accepter des avoirs se feront rembourser, et prendre des mesures coercitives si nécessaire», a-t-elle ajouté.
126 milliards de pertes
La 77e assemblée générale annuelle de l’Association internationale du transport aérien (Iata), qui aura lieu dès dimanche et pendant trois jours à Boston (Etats-Unis), marquera un retour aux rencontres en personne, après une édition 2020 principalement par vidéoconférence en raison du Covid-19. Des centaines de délégués, dirigeants de compagnies aériennes et journalistes sont attendus à cette occasion dans la capitale du Massachusetts, même si l’Iata a prévu un volet virtuel. Au-delà des vagues de contamination, l’Iata déplore depuis des mois le patchwork mondial de règles décourageant les voyageurs, malgré la progression des vaccinations et l’instauration de certificats sanitaires comme au sein de l’Union européenne. Le résultat? Un trafic intercontinental encore très faible, en chute de près de 74% en juillet dernier par rapport au niveau du même mois de 2019. L’année dernière a été, selon l’Iata, «la pire» de toute l’histoire du secteur, avec une chute de la fréquentation de 60% à 1,8 milliard de passagers (contre 4,5 milliards en 2019), que la forte demande en fret n’a pas permis de compenser. Les compagnies, lestées par d’importants coûts fixes, ont subi une perte nette cumulée de 126 milliards de dollars, et une chute de leur chiffre d’affaires de près de 70%, selon l’Iata, qui fédère 290 sociétés totalisant 82% du trafic mondial.