Suisse: Le Conseil fédéral veut faire le plein de munitions et de chars

Suite à la guerre en Ukraine, le Conseil fédéral veut augmenter les moyens de l’armée. Il demande au Parlement de rehausser le plafond des dépenses de 600 millions, soit de 21,1 à 21,7 milliards de francs pour la période de 2021 à 2024, a annoncé mercredi la cheffe du Département de la défense, Viola Amherd. 

Le Conseil fédéral demande en outre des crédits d’engagement à hauteur de 1,9 milliard de francs. Il répond ainsi au vœu du Parlement qui avait voté une importante augmentation du budget de l’armée en décembre dernier. 

Cet argent permettra notamment d’acquérir 24 chars de grenadiers à roues afin de combler des lacunes au niveau des forces terrestres et d’augmenter leur mobilité, indique-t-il. En effet, les chars actuels ne suffisent pas à doter entièrement les six compagnies de sapeurs de chars, explique-t-il. Il veut donc acheter une deuxième tranche de véhicules pour un montant de 217 millions de francs. 

Il veut aussi combler des lacunes en termes de munitions. «Dans les programmes d’armement 2016 et 2022, le Parlement avait autorisé l’acquisition de mortiers 16 de 12 cm. Mais le volume d’acquisition comprenait une quantité restreinte de munitions», explique Berne. L’armée disposant encore de munitions pour des lance-mines de 12 cm mis hors service, le Conseil fédéral souhaite «convertir ces munitions pour pouvoir les utiliser avec le mortier 16». Coût: 49 millions. 

Par ailleurs, le Conseil fédéral veut renforcer la protection de l’espace aérien. Il propose du coup d’élargir les capacités de la défense sol-air de longue portée et d’équiper le nouveau système Patriot d’engins guidés supplémentaires pour lutter contre les missiles balistiques à courte portée. Coût: 300 millions de francs.

Le gouvernement demande encore des moyens supplémentaires destinés à moderniser le système de surveillance de l’espace aérien et de conduite des opérations aériennes. En parallèle, Berne veut renforcer les capacités dans le cyberespace et dans l’espace électromagnétique, notamment à l’aide des crédits d’engagement destinés à l’acquisition de matériel de l’armée. 

On le voit: «la liste des courses» de Viola Amherd est impressionnante. Reste à savoir si la Valaisanne sera freinée par la nouvelle ministre des Finances, Karin Keller-Sutter. En effet, le 23 janvier, le Conseil fédéral avait décidé de tailler dans les dépenses pour équilibrer les finances. Et l’armée n’y échappait pas. «Ses dépenses seront augmentées plus lentement que prévu», avait-il prévenu. Mais Viola Amherd n’a pas peur: «c’est toujours comme ça: on fait un budget conforme au frein aux dépenses. Et s’il faut faire des économies, tous les départements doivent participer. Et c’est à la cheffe des Finances de soumettre à la fin un budget conforme au Parlement.»