Soudan: Le chef de l’armée vire son bras droit devenu son ennemi

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SoudanLe chef de l’armée limoge son bras droit devenu son ennemi

Au Soudan, alors que les deux hommes se font la guerre depuis un mois, le général al-Burhane a viré le général Daglo. Depuis le 15 avril, les combats ont fait près d’un millier de morts.

Embrassé par un supporter, le général al-Burhane (au centre) a enfin choisi un nouveau numéro deux pour le Conseil de souveraineté du Soudan.

Embrassé par un supporter, le général al-Burhane (au centre) a enfin choisi un nouveau numéro deux pour le Conseil de souveraineté du Soudan.

via REUTERS

Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, a limogé, vendredi, son adjoint devenu son ennemi, le général Mohamed Hamdane Daglo, plus d’un mois après le début d’une guerre entre les troupes des deux hommes.

«Le général al-Burhane a publié un décret constitutionnel nommant Malik Agar au poste de vice-président du Conseil de souveraineté de transition à compter d’aujourd’hui», à la place du général Daglo, annonce cette instance.

Transition, putsch

Regroupant militaires et civils, le Conseil de souveraineté avait été mis en place en août 2019, avec pour objectif de mener la transition entre la chute du dictateur Omar el-Béchir, en avril de la même année, et la mise en place d’institutions démocratiques. Mais le général al-Burhane, qui en était président, et le général Daglo, le vice-président, avaient mené un putsch en octobre 2021, évinçant les civils de cette instance.

Originaire du Nil bleu, État frontalier de l’Éthiopie, dont il a été gouverneur, Malik Agar avait signé, en 2020, la paix avec le pouvoir de Khartoum, alors qu’il était un chef rebelle. Il était membre du Conseil de souveraineté depuis février 2021. Son groupe, le SPLA-Nord, avait été constitué en 2011 par des membres de la rébellion restés au Soudan, après l’indépendance du Soudan du Sud cette année-là.

Il s’est divisé en 2017 entre une aile qui réclamait un État laïc comme préalable à un accord de paix, et une autre dirigée par Malik Agar, qui n’en faisait pas une condition.

Un «échec»

Selon des observateurs, sa promotion comme numéro deux ne devrait pas changer la donne dans la guerre pour le pouvoir entre les deux généraux. Depuis le 15 avril, les combats ont fait près d’un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés. Moins d’un an après le putsch, le général Daglo avait dénoncé un «échec», et la tension entre les deux généraux n’avait fait que croître.

(AFP)

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