Le premier dromadaire romand est né vendredi

La naissance d’un dromadaire dans un élevage est une première romande qui s’est déroulée vendredi dernier à Essertfallon, un hameau jurassien situé à une altitude de 740 mètres. C’est là qu’avec une femelle inséminée par un étalon chez un éleveur de Lömmenschwil (SG), Stève Lauber a réalisé un rêve né lors d’un voyage en Australie, quand il avait 20 ans.

«Les femelles n’ont pas de chaleurs: elles sont stimulées en tout temps au contact d’un mâle», précise Stève Lauber. Le petit dromadaire s’appelle Siracus, un nom choisi il y a… 28 ans. Ce beau bébé de 30 kilos vit dans le Clos-du-Doubs avec Samantha, sa mère, ainsi qu’avec deux ados de trois ans, Sharina et Star.

Ce n’est pas pour leur viande, ni leur lait, ni leur laine que Stève Lauber élève des camélidés depuis trois ans dans sa «Petite ferme aux dromadaires», tout en proposant avec sa femme Éléonore des balades et un hébergement.

Son ambition, c’est d’organiser des treks et des bivouacs, mais aussi et surtout de pratiquer une zoothérapie qu’on pourrait appeler «dromathérapie»: «Un dromadaire est puissant, mais bien plus calme et reposant qu’un cheval», relève l’éleveur, tout en se méfiant des coups de crocs et des coups de pied.

Quel chemin parcouru par ce menuisier depuis Alice Springs, où après avoir traversé l’Outback en voiture avec son cousin, Stève Lauber a échangé leur Datsun contre deux dromadaires, dans un élevage où ces aventuriers ont effectué un camp de survie destiné à l’armée australienne.

Les dromadaires vivant en Europe sont originaires des Canaries. Les siens ont été achetés dans l’élevage zurichois d’un chamelier d’origine tunisienne. Ce que l’éleveur jurassien apprécie chez cet animal, c’est sa résilience: «Il mange cinq fois moins qu’un cheval», observe Stève Lauber, au pays du Franches-Montagnes. Preuve de l’économie dont le dromadaire fait preuve: pour ne pas se déshydrater, il ne crache pas comme un chameau!