SoudanWashington craint un «massacre à grande échelle» à El-Facher
L’ambassadrice américaine aux Nations unies a averti lundi qu’un «massacre à grande échelle» pourrait avoir lieu à El-Facher, capitale de la région du Darfour-Nord et carrefour pour l’aide humanitaire.
- par
- Muriel Naudin
Des enfants soudanais déplacés transportent des paquets d’aide humanitaire dans une école, où leurs familles ont trouvé refuge, près de la ville de Gedaref dans le Soudan déchiré par la guerre, le 6 mars 2024.
AFPEl-Facher «est au bord d’un massacre à grande échelle», a lancé Linda Thomas-Greenfield à la presse à la suite d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. «Ce n’est pas une conjecture. C’est la dure réalité à laquelle sont confrontées des millions de personnes», a ajouté la diplomate.
El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région de l’ouest où vivent environ un quart des 48 millions d’habitants du Soudan.
Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusqu’à présent à été relativement épargnée par les combats. Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.
Villages rasés
Vendredi, l’ONU estimait qu’au moins 43 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, avaient été tuées dans les combats opposant les SAF (Forces armées soudanaises) aux FSR (Forces de soutien rapide) –- soutenues par leurs milices alliées respectives – depuis le 14 avril, date à laquelle les FSR ont commencé leur avancée vers El-Facher.
Depuis le début de la guerre, le 15 avril 2023, entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR, sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, violences sexuelles, ethniques et terres brûlées ont repris au Darfour.
«Des informations crédibles rapportent que les FSR et ses milices alliées ont rasé plusieurs villages à l’ouest d’El-Facher», a déclaré lundi Linda Thomas-Greenfield.
«Et au moment même où nous nous parlons, les FSR planifient une attaque imminente sur El-Facher», a ajouté l’ambassadrice, ce qui représenterait «une catastrophe en sus d’une catastrophe».