Hockey sur glaceLe coup de génie des artistes du HC Bienne à 7 secondes du gong
Comme en quarts contre Berne, le HC Bienne a marqué un but miraculeux face à Genève-Servette dans les dernières secondes du temps réglementaire de l’acte II. C’est 1-1 dans la finale, acte III mardi aux Vernets.
- par
- Cyrill Pasche
Selon la tournure que prendra d’ici quelques jours cette finale inédite entre Genève-Servette et le HC Bienne, c’est un but dont on risque de se souvenir à jamais dans les rangs seelandais. Il restait une vingtaine de secondes à jouer dimanche soir lors d’un acte II qui semblait se diriger vers une prolongation (2-2 à la 60e minute), lorsque Alexander Yakovenko, au lieu de laisser le peu de temps restant s’écouler, a lancé une ultime offensive.
Comme à Berne en quarts
À Berne, en quarts de finale, le HCB avait déjà réussi un coup similaire en marquant le but de la qualification pour les demi-finales à 1,5 seconde de la fin du sixième match (Mike Künzle).
Depuis l’arrière de son but, Yakovenko, le défenseur russe né au Kazakhstan, a patiemment attendu que le HC Bienne procède à un dernier changement volant de joueurs. Les éléments du quatrième bloc seelandais ont quitté la glace pour faire place aux «artistes» Luca Cunti et Damien Brunner, qui ont bondi sur la patinoire et pris Genève-Servette par surprise.
Cunti, à pleine vitesse, a hérité d’une passe lumineuse de Yakovenko sur l’aile gauche. Brunner (37 ans), qui revient à peine d’une dizaine de jours au Tessin après s’être fait soigner du côté d’Ambri, s’est engouffré au centre de la patinoire avec des jambes en feu. «Je savais que si ce puck arrivait jusqu’à moi, j’aurais une dernière chance de marquer», a expliqué l’ancien attaquant international, qui patine après son premier titre en carrière.
Les artistes à l’œuvre
Cunti, Brunner: les deux Zurichois de la ligne surnommée «Art on Ice» (complétée par un troisième Zurichois, Mike Künzle) jouent ensemble depuis 2019 et se connaissent sur le bout des doigts. «Forcément, cela aide, a ajouté Cunti. Je connais par cœur sa façon de se déplacer et lui ma façon de passer.»
Cunti, de retour au jeu après avoir manqué le premier acte à Genève pour cause de maladie, a déposé en coup de vent Alessio Bertaggia, puis Roger Karrer qui venait pourtant d’égaliser à la 57e minute. Devant la cage, Marco Maurer n’a, quant à lui, pas réussi à contrôler Brunner qui arrivait à 100 à l’heure.
Il restait 7,4 secondes au tableau d’affichage lorsque Brunner, déjà buteur à la fin de l’acte I perdu à Genève vendredi et auteur du 2-0 dimanche, a redirigé le puck sous la transversale de manière miraculeuse. «La passe était parfaite, et j’ai eu la réussite avec moi pour parvenir à lever ce puck dans le haut du filet.»
Robert Mayer: trois buts imparables
Pour le gardien de Genève-Servette Robert Mayer, ce fut une drôle de soirée, avec trois buts reçus de manière totalement imparable. Les deux premiers (Hofer et Brunner) dans les 108 premières secondes d’un match fou, le dernier à 7 secondes du gong.
Cette victoire dramatique permet aux Biennois de revenir à 1-1 dans la série avant l’acte III de mardi aux Vernets, sur une patinoire où ils n’ont encore jamais gagné cette saison. Cette finale entre les deux meilleures formations de la saison est définitivement lancée et tient toutes ses promesses.