ParlementLa souffrance des poulpes n’émeut pas le Conseil fédéral
Une conseillère nationale verte demandait que le Conseil fédéral impose plus d’indications sur l’importation des poulpes. Ce n’est pas nécessaire, selon le gouvernement.
Constatant une «forte hausse» de la demande de poulpes à des fins alimentaires, dans le commerce de détail ou dans la restauration, la conseillère nationale Meret Schneider (Verte/ZH), a déposé mi-décembre une motion demandant que le Conseil fédéral soit «chargé de collecter des données sur l’origine et la méthode de pêche des octopodes importés en Suisse et de les rendre consultables».
Souffrance et mise à mort «cruelle»
Car dans son texte, elle rappelle qu’«en raison de cette demande grandissante, ces animaux intelligents et sensibles seront élevés industriellement en Espagne dès l’été 2023. Plus de 3000 tonnes d’octopodes sont prévus par an pour le marché européen». Une situation que la conseillère nationale trouve problématique du point de vue de la protection des animaux car il n’existe pas de cadre légal réglementant l’élevage et l’abattage des céphalopodes. Elle ajoute que «compte tenu de leurs capacités cognitives et de leur sensibilité considérables, la monotonie de l’élevage en aquaculture est pour eux une énorme souffrance».
En plus de l’aquaculture intensive, elle dénonce aussi la pêche des poulpes: «les octopodes sont le plus souvent capturés au moyen de chaluts de fond, qui détruisent les fonds marins et entraînent dans la mort d’autres animaux qui se retrouvent dans les filets en tant que prises accessoires». Elle évoque aussi une mise à mort «cruelle» des animaux. Face à ces différentes réalités, Meret Schneider estime légitime que le consommateur connaisse l’origine et la méthode de pêches des poulpes importés.
«Pas nécessaire»
Dans sa réponse du 1er février, le Conseil fédéral rappelle que selon diverses ordonnances, quiconque remet une denrée alimentaire préemballée doit indiquer par écrit le pays de production. S’il s’agit d’octopodes capturés en mer, il faut en outre mentionner la zone de pêche en lieu et place du pays de production». De plus, l’indication écrite de la méthode de production et la catégorie d’engins de pêche utilisés sont déjà exigées pour les produits préemballés.
Au vu de ces considérations, le Conseil fédéral estime que «la collecte et la publication de ces données par la Confédération ne sont donc pas nécessaires». Il propose dès lors de rejeter la motion.