Conseil nationalLa droite sauve 30 centimes de subventions par cartouche
Après le Conseil des États, le Conseil national a refusé d’économiser 1,5 million sur les munitions GP11 utilisées dans les stands de tir.
- par
- Eric Felley
Les tireurs de ce pays peuvent pousser un grand «ouf!» Le Conseil national a soutenu ce matin une motion de Walter Salzmann (UDC/BE) déjà votée par le Conseil des États. L’enjeu de cette motion est une subvention versée dès 2024 par la Confédération aux personnes qui tirent dans les stands. Jusqu’ici, elle était de 70 centimes par cartouche pour les munitions de type GP 11. Le Contrôle fédéral des finances estimait que cette aide était trop élevée pour une munition qui n’est plus guère utilisée par l’armée. Le Département de la défense de Viola Amherd en a tenu compte. La subvention n’a pas été supprimée, mais diminuée de 30 centimes.
Au Conseil des États, Werner Salzmann en a fait une question de principe sur fond de défense nationale. L’économie serait de 3,5 millions de francs, compensée par des versements aux sociétés de tir pour les tirs obligatoires, les tirs en campagne et les cours de jeunes tireurs. Au final, il serait resté 1,5 million d’économies. Le Conseil des États a largement accepté de revenir en arrière sur cette économie plus symbolique que réelle.
Mais, au sein de la commission du Conseil national, une courte majorité s’est prononcée pour soutenir cette économie. Selon Fabien Fivaz (NE/V): «Les deniers publics doivent être dépensés dans le but de soutenir les véritables tâches de la Confédération, en l’occurrence la défense. La Confédération n’a pas les moyens et, en réalité, aucun intérêt à subventionner une activité sportive comme une autre, qui, je le rappelle, n’apporte pas grand-chose à l’armée».
La cheffe du DDPS, Viola Amherd, a soutenu mardi cette économie. Mais la droite du Conseil national était acquise à la cause de la munitition GP 11. Elle a soutenu la motion Salzmann après les déclarations lyrico-patriotico-militaristes de Jean-Luc Addor (UDC/VS): «Ce qui est en jeu, au-delà de ferraille et de poudre, au-delà de 1,5 million de francs, c’est la valeur symbolique du soutien dont le DDPS veut priver des milliers de tireurs de ce pays. C’est le lien étroit, indissociable entre un sport, un loisir et notre armée, un lien aussi, de manière plus générale, avec l’esprit de défense et la volonté de servir, dont les tireurs sont le fer de lance».