Ski alpinA Crans-Montana, on est «choqué et déçu» par la FIS
Il n’y avait de questions que pour les menaces brandies par la FIS, samedi dans la station valaisanne. L’avenir en traitillé des Mondiaux 2027 a complètement éclipsé la deuxième descente féminine.
- par
- Rebecca Garcia - Crans-Montana
Au pied de la piste du Mont-Lachaux, le ballet des skieuses ne valait pas grand-chose face à la question en suspens depuis la veille au soir: que va-t-il advenir des Championnats du monde 2027?
Voilà deux ans déjà que la Fédération internationale de ski (FIS) les a attribués à Crans-Montana. Or, la joie de la station valaisanne a été douchée par un communiqué paru vendredi soir. Le Haut-Plateau pourrait perdre ses Mondiaux s’il ne présente pas les garanties financières promises lors de la candidature valaisanne.
Ces garanties, Swiss-Ski estime les avoir. Diego Züger, le CEO commercial de la fédération suisse, est venu en personne répondre aux questions des journalistes. Dans l’aire d’arrivée, l’ancien skieur était un peu déboussolé par cette polémique aussi vive que soudaine. «Nous ne comprenons pas toute cette agitation», a-t-il déclaré.
Il estime que certains paramètres ont changé en cours de route, au cours des négociations postérieures au choix de Crans-Montana pour organiser les Mondiaux, plutôt que Garmisch (All) et Soldeu (And). «Les conditions-cadres ont soudainement changé. Cela a rendu les choses nettement plus difficiles», a-t-il concédé. Avant de répondre au missile de la FIS par une autre affirmation: «Nous avons toutes les garanties financières données pendant la candidature.»
Pourquoi communiquer pendant les courses?
Où sont les garanties financières?
Les garanties financières se résument au soutien fédéral, cantonal et communal. Coïncidence ou non, des représentants politiques de tous les échelons étaient présents dans l’aire d’arrivée. Le conseiller fédéral Guy Parmelin nous a assuré que la Confédération avait bel et bien voté un budget. «Tant le Conseil fédéral et le Parlement ont rempli leurs engagements en votant les moyens financiers. De mémoire, c’était cinq millions de francs, en 2022», s’est souvenu le ministre des Finances.
Au niveau valaisan, Frédéric Favre s’est montré extrêmement surpris de cette agitation. «Il ne restait que quelques détails à finaliser», glisse le conseiller d’Etat. Pour lui, les Mondiaux 2027 ne sont pas en danger du tout. Les garanties financières sont là. «C’est un jeu, souffle-t-il. On en prend note et on va trouver des solutions dans les prochaines semaines.»
Mais les garanties financières cantonales étaient-elles vraiment là? «On a toujours été clairs sur un soutien de principe, où l’on fera tout ce qu'il faut. C'est ce qu'on appelle souvent dans le jargon des fédérations internationales, le «best effort». On a aussi validé au niveau financier ce qu'on nous avait demandé. C’est-à-dire que le Conseil d'Etat s'est engagé à hauteur de 4 millions de francs.» A cela s’ajoute un soutien pour les infrastructures fixes et durables.
Les communes prétendent ne pas jouer les mauvaises élèves non plus. Elles se sont engagées à construire du solide, du durable. Et promis une participation au fonctionnement à hauteur de quelques millions, une partie en cash et une partie en garantie de déficit.
À entendre Nicolas Féraud, qui est dans le comité directeur de l’Association des communes de Crans-Montana, ce ne sont pas les entités helvétiques qui ont modifié leur apport. «Il faut quand même l'avouer, hier en tout cas, quelques règles ont été changées, donc il faut simplement régler ce problème.» Quelles règles? «Je ne peux pas vous le dire pour l’instant.»
Pour l’anecdote, ou presque, c’est Marta Bassino qui a remporté la descente samedi. Elle a été suivie de sa compatriote italienne Federica Brignone (+0’’54) et de Lara Gut-Behrami (+1’’11).