Festival de CannesMichael Douglas: «L’Oscar m’a permis de sortir de l’ombre de mon père»
La star de 78 ans a donné une masterclass ce mercredi 17 mai et a évoqué notamment l’étiquette de «fils de» qui lui collait à la peau. Lematin.ch y était.
- par
- Fabio Dell'Anna Cannes
Il a reçu la Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture de ce 76e Festival de Cannes. Michael Douglas, 78 ans, a une longue histoire d’amour avec ce lieu qu’il considère comme «le meilleur endroit dans le monde pour parler de cinéma».
Lors de sa masterclass le mercredi 17 mai, il s’est adressé devant quelques journalistes privilégiés pour parler de sa carrière. Il a également souligné l’amour qu’il porte pour son père Kirk Douglas, décédé en 2020: «Il me manque chaque jour un peu plus.» Sans oublier, qu’il a éprouvé quelques difficultés à sortir de l’ombre de son papa dans l’industrie du cinéma. Cela est désormais du passé.
Quel effet cela vous a fait de recevoir la Palme d’or d’honneur?
C’était important pour de nombreuses raisons. Mon papa a rencontré ma belle-mère, Anne, à Cannes. Elle était Française et originaire de Belgique. Elle travaillait au festival et ils y sont tombés amoureux. Ils y sont revenus à plusieurs reprises. Puis j’ai mis pieds ici pour la première fois en 1978 avec le film «Le Syndrome chinois». J’ai vécu des moments incroyables avec Jack Lemmon. Et, j’ai surtout été touché par l’enthousiasme des Français pour le cinéma. Tout le monde était si connecté. Sans oublier que les fêtes étaient plutôt bien. (Rires.)
En parlant de votre père, à quel moment avez-vous réalisé n’être plus «le fils de» Kirk Douglas dans l’industrie?
Seul l’Oscar pour «Wall Street» en 1987 m’a permis de sortir de l’ombre de mon père. Jusqu’à ce moment, je ressentais les comparaisons avec mon papa, bonnes ou mauvaises.
Vous qui avez tourné plusieurs scènes d’amour. Comment les réussir?
Le secret - depuis que je suis devenu l’expert des scènes de sexe, je suppose - c’est la répétition. Comme vous faites une scène de combat, vous devez travailler la chorégraphie. Vous commencez très lentement et progressez jusqu’à un rythme plus rapide. Si vous faites une scène d’amour, il est important pour la femme que vous n’en profitiez pas. alors tu leur dis avant je vais mettre ma main ici, tu mets ta main là et puis on s’embrasse… Si vous réussissez, cela semble impulsif, mais tout est très chorégraphié.
Comme celle dans «Basic Instinct»?
Oui. À ce propos, de nombreuses actrices ont refusé le rôle principal. À chaque discussion, le réalisateur Paul Verhoeven les prévenait qu’il y aurait beaucoup de nudité. (Rires.) Ce qui n’était vraiment pas la manière d’approcher le sujet. Elles fuyaient toutes. Puis Sharon Stone est arrivée et elle a été fantastique.
En 2013, vous étiez venu au Festival de Cannes pour présenter «Ma vie avec Liberace». Quel souvenir gardez-vous de ce film?
«Ma vie avec Liberace» est arrivé dans ma vie quand je venais de finir mon combat contre un cancer de la gorge et de la langue stade 4. Après de longues séries de chimiothérapie, je m’en suis sorti. Je pensais que je n’allais plus travailler de ma vie, mais ensuite j’ai reçu ce scénario. Il était incroyable. De plus, Matt Damon allait jouer mon amant. Je ne pouvais pas y croire. Cette grande star de cinéma va jouer un personnage gay au sommet de sa carrière. Matt m’a ensuite contacté pour me dire qu’il avait un empêchement et ne pouvait pas se libérer avant un an. Le réalisateur m’a finalement dit la même chose. Je n’ai découvert que bien plus tard, qu’ils voulaient me protéger à cause de la maladie. J’étais juste un squelette ambulant. Ils ont voulu attendre que je sois complètement remis pour attaquer le tournage.
Vous êtes venu avec votre femme Catherine Zeta-Jones et votre fille Carys. Est-ce toujours important d’avoir leur soutien?
Bien sûr. C’est important d’avoir une famille qui soutient, que l’on travaille ensemble ou pas. Mon épouse et moi sommes très proches, nous avons une relation extrêmement étroite. J’ai un fils de 42 ans de mon 1er mariage dont je suis très proche également. Ne pas pouvoir partager ce que je fais avec mes proches serait une grande déception.