DiplomatieVladimir Poutine fait l’éloge des relations russo-chinoises
Le président russe Vladimir Poutine doit rencontrer son homologue chinois Xi Jinping, qui effectue une visite de trois jours à Moscou à partir de lundi.
Le président russe Vladimir Poutine a loué dimanche les relations russo-chinoises, «au point culminant» de leur histoire, en faisant part de ses «grandes attentes» des pourparlers avec le dirigeant chinois Xi Jinping à la veille de sa visite en Russie.
«Les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire et continuent de se renforcer», s’est félicité Vladimir Poutine dans un article écrit pour un journal chinois et publié par le Kremlin. La qualité des liens entre Moscou et Pékin est «supérieure à celle des unions politiques et militaires des temps de la Guerre froide», a-t-il estimé.
Dans les relations entre Moscou et Pékin, «il n’y a pas de limites, ni de sujets interdits», selon le maître du Kremlin. «Notre dialogue politique est franc au maximum, alors que notre coopération stratégique est devenue exhaustive et elle entre dans une nouvelle ère», a-t-il souligné.
«Un bon vieil ami»
«Ce sont les relations chinoises qui sont la pierre angulaire aujourd’hui de la stabilité régionale et globale, elles stimulent la croissance économique et servent de garant à un agenda positif dans les affaires internationales», a-t-il estimé. Il a également dénoncé les tentatives de l’Otan d’étendre son influence, «en prenant le cap sur la région de l’Asie-Pacifique».
«Certaines forces cherchent avec insistance à faire repartir l’espace eurasien en des +clubs exclusifs+ et des blocs militaires visant à freiner le développement de nos pays, à porter atteinte à nos intérêts», a affirmé le dirigeant russe. «Mais personne n’y arrivera», a-t-il assuré.
«Nous avons de grandes attentes des prochains pourparlers» avec Xi Jinping, a dit Vladimir Poutine, en soulignant n’avoir «aucun doute qu’ils donneront une nouvelle impulsion puissante à l’ensemble de la coopération bilatérale».
Selon le président russe, la rencontre avec Xi Jinping, attendu lundi à Moscou pour une visite de trois jours, sera aussi l’occasion pour lui de «voir un bon vieil ami» avec qui il a les «relations les plus chaleureuses». Ce séjour de trois jours chez le voisin russe, important partenaire diplomatique et économique de la Chine, est le premier de Xi Jinping, depuis près de quatre ans.
Déclaration commune
Il intervient un peu plus d’un an après le conflit initié par la Russie en Ukraine qui a isolé Moscou sur la scène internationale. Selon le quotidien «Wall Street Journal», Xi Jinping, au nom de la neutralité affichée par son pays, pourrait s’entretenir avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky une fois de retour en Chine.
Xi Jinping et son homologue russe auront un premier tête-à-tête «informel» lundi avant un dîner, puis des discussions mardi, a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les agences de presse russes.
Les deux dirigeants signeront notamment «une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère» ainsi qu’un document portant sur la coopération économique bilatérale à l’horizon 2030, a-t-il déclaré.
Artisan de la paix
Forte d’avoir facilité la récente réconciliation diplomatique entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la Chine tente de se positionner en artisan de la paix. Nombre d’analystes doutent toutefois de la capacité de Xi Jinping à opérer un pareil rapprochement sur le dossier ukrainien, au vu des liens qui unissent Moscou et Pékin – et de son relatif manque d’influence sur le Kremlin.
La Chine n’a pas condamné publiquement l’invasion russe, critique les États-Unis pour leurs livraisons d’armes à l’Ukraine et l’Otan pour n’avoir pas pris en compte les préoccupations russes en matière de sécurité. Pékin appelle toutefois au respect de l’intégrité territoriale des États – y compris de l’Ukraine. Et le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a encore exhorté la semaine dernière Ukrainiens et Russes à s’engager dans des pourparlers de paix.