Coronavirus – La pandémie a fait chuter la demande en capotes

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CoronavirusLa pandémie a fait chuter la demande en capotes

L’un des grands fabricants de préservatifs a vu ses ventes chuter de 40%. Notamment parce que le confinement a empêché les rencontres sexuelles dans les motels et hôtels.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
L’entreprise Karex a décidé de se lancer aussi dans les gants chirurgicaux, dont les matériaux et la fabrication sont proches de ceux utilisés pour les préservatifs.

L’entreprise Karex a décidé de se lancer aussi dans les gants chirurgicaux, dont les matériaux et la fabrication sont proches de ceux utilisés pour les préservatifs.

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La pandémie et les confinements ou semi-confinements qui lui sont liés sont-ils un frein ou au contraire une incitation aux rapports sexuels? Il semble d’après plusieurs études que le plaisir solitaire a pu être préféré à des contacts jugés potentiellement dangereux. Mais le coronavirus a en tout cas eu clairement un impact sur la demande en préservatifs.

L’entreprise malaisienne Karex, qui est l’un des plus gros fabricants de capotes au monde, a déclaré que la demande pour ses produits avait diminué de 40% lors des deux dernières années, selon le quotidien «Nikkei». Goh Miah Kiat, son PDG, donne plusieurs explications à ce phénomène. Selon lui, le confinement a empêché de nombreuses rencontres sexuelles dans les hôtels et motels. Il ne parle pas que de couples illégitimes qui s’y retrouveraient clandestinement. Dans de nombreux pays en développement, les couples vivent dans des maisons trop peuplées dans lesquelles ils manquent d’intimité. Les chambres à louer constituaient donc pour eux une solution pour s’isoler.

Moins de distributions gouvernementales

Autre explication: les préservatifs sont souvent distribués gratuitement par les gouvernements. Mais ceux-ci l’ont beaucoup moins fait ces deux dernières années, trop occupés par leur lutte contre le coronavirus. «Par exemple, dit-il, au Royaume-Uni, le NHS (Service national de la santé) a fermé la plupart des cliniques non essentielles à cause du Covid et les cliniques de bien-être sexuel qui distribuent des préservatifs ont également été fermées».

Ces derniers mois, Karex a vu une reprise dans la demande en préservatifs, de nombreux pays ayant assoupli leurs règles de confinement. La société a pu également compenser une partie des pertes dues à la vente des capotes grâce à une demande plus forte notamment en lubrifiants intimes ainsi qu’en couvre sondes pour dispositifs médicaux. La société a en outre décidé de se lancer dans un marché en plein essor, celui des gants chirurgicaux, les matériaux et les technologies pour leur conception étant similaires à ceux utilisés pour les préservatifs. Elle lancera la production cette année en Thaïlande.

Ne pas oublier le sida

Le PDG de Karex a tenu à rappeler que la lutte contre le coronavirus ne devait pas éclipser la bataille toujours en cours pour éviter la propagation du sida. «Même 40 ans après que les premiers cas de sida ont été documentés, le monde enregistre toujours 1,5 million d’infections au VIH et 680 000 décès dus à des causes liées au sida par an».

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