SuisseLocataires: vos charges risquent de prendre l’ascenseur
Le prix du mazout a fortement augmenté l’an dernier et ce n’est pas fini. Cette hausse devrait se répercuter sur les charges des loyers, met en garde l’Asloca.
Mauvaise nouvelle en vue pour les locataires. Ils risquent fort de voir les charges accompagnant leurs loyers augmenter ces prochains mois. En cause: l’explosion du prix du mazout pour le chauffage. Si en Suisse, remplir une citerne de 3000 litres (consommation d’une maison moyenne par année) coûtait encore 2100 francs, il faut désormais débourser 3150 francs. Soit une hausse de 50%. Et ce n’est pas fini. L’objectif de réduction des émissions de CO₂ pour la Suisse n’ayant pas été atteint l’année dernière, l’ordonnance sur le CO₂ prévoit que les taxes pour les combustibles fossiles doivent augmenter de 120 francs par tonne de CO₂, soit près de 7 centimes supplémentaires par litre de mazout.
Hausses très différentes
En cause notamment, les cotations des combustibles sur les marchés internationaux, les frais de transport sur le Rhin, le cours du dollar américain ou encore la politique des taux d’intérêt des banques nationales. La pandémie de Covid a aussi joué un rôle certain puisque la reprise économique intervenue après les mesures de confinement a dopé les demandes en mazout.
Du coup, les propriétaires réfléchissent à la façon de répercuter leurs coûts sur les locataires via les charges. Mais les hausses pourraient être très différentes, selon les immeubles. «Cela dépend beaucoup de la qualité de l’isolation du bâtiment. En outre, les locataires peuvent agir de manière déterminante sur les coûts via leur comportement», estime dans 20 Minuten Hans Egloff, président de l’association des propriétaires fonciers. (voir l’encadré)
Contrôler ses décomptes
Le conseiller aux États (PS/GE) et président de l’Association des locataires Carlo Sommaruga ne se fait lui guère d’illusions. «Il y aura de toute façon une nette augmentation des charges. Tous les locataires qui n’habitent pas dans des bâtiments bien isolés ou chauffés par des énergies renouvelables seront touchés», prévient-il. Mais la hausse sera très différente d’un locataire à l’autre. Elle dépendra des acomptes versés, du type de la chaudière et bien sûr de l’isolation du bâtiment. À ce propos, Carlo Sommaruga estime qu’un assainissement énergétique des immeubles locatifs en Suisse doit avoir lieu. «Mais cela ne doit pas se faire sur le dos des locataires», exige-t-il.
Une chose est sûre: les conséquences de la hausse des prix du mazout ou du gaz doivent être financièrement supportables pour les locataires, selon lui. «Il devrait y avoir un contrôle des tarifs», estime d’ailleurs le Genevois. Du coup, il conseille à tous de contrôler de près le décompte des charges et de le faire vérifier si besoin par l’Asloca.