Hockey sur glace: Faut-il s’inquiéter pour le HC Ajoie?

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Hockey sur glaceFaut-il s’inquiéter pour le HC Ajoie?

Les Jurassiens sont englués dans une spirale négative de six revers et commencent à se faire décrocher au classement. Pourtant, tout n’est pas à jeter au niveau du jeu.

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Le HC Ajoie reste sur six défaites consécutives avant d’accueillir Lausanne vendredi.

Le HC Ajoie reste sur six défaites consécutives avant d’accueillir Lausanne vendredi.

Pascal Muller/freshfocus

Trois succès en six rencontres, les premières semaines de Filip Pesan à la tête du HC Ajoie avaient laissé apparaître des améliorations notables. Depuis, les lueurs d’espoir se sont quelque peu étiolées puisque les Jurassiens ont décroché seulement deux victoires lors des 17 dernières sorties et restent sur une série de six revers.

Les progrès entrevus fin septembre s’observent encore deux mois plus tard, mais l’espérance a fait place à la froide réalité des chiffres. Le HCA campe à la dernière place de National League et le retard sur les supposés concurrents directs s’accumule – 7 points sur Langnau et 13 sur Kloten avec un match supplémentaire.

Une équipe qui tient tête à ses adversaires

Statistiquement parlant, une défaite reste une défaite. Mais certaines sont plus encourageantes que d’autres et les Ajoulots n’ont que rarement été déclassés. «Chaque soir, ils ne sont jamais très loin. À mon avis ils mériteraient six ou sept points de plus», estime Steven Barras, figure emblématique du club entre 2000 et 2016.

Cette capacité à ne pas couler et tenir tête à l’adversaire, l’équipe de Porrentruy la doit à sa progression, notamment dans le secteur défensif. Le système mis en place par le groupe d’entraîneurs se veut plus imperméable. La moyenne de buts encaissés par match a diminué de 4.39 à 3.74. «La défense joue de façon plus structurée et plus physique, ce qui lui permet d’être meilleure dans les duels. Pour avoir du succès, il faut bâtir par l’arrière», souligne l’ex-attaquant.

Lors de leur dernier week-end de compétition, les Vouivres ont réalisé deux bonnes performances – contre Rapperswil et Genève –, mais ils n’ont récolté qu’un point. «C’est frustrant, glisse Jordane Hauert. Contre Rappi on mène deux fois au score mais on encaisse des buts évitables. À Genève, on a réussi à tenir le coup pendant 20 minutes en jouant de manière plus passive et en étant moins agressif en zone offensive. On loupe les 2-3 occasions qui nous auraient permis d’ouvrir le score et ensuite ils ont pris le dessus. Il nous manque encore notre match référence», poursuit le capitaine.

Une dépendance aux étrangers

Si le HC Ajoie a de la peine à profiter de ses moments forts, c’est aussi parce qu’il est trop dépendant de ses joueurs étrangers. Six d’entre eux occupent les six premières places des compteurs de l’équipe et Frédérik Gauthier se classe neuvième. Ce constat devient encore plus implacable quand on s’intéresse aux buts marqués. Sur les 57 réussites ajoulotes, 38 proviennent des importés, soit 67%. À titre de comparaison Kloten se situe à 46% et Langnau à 73%.

«Cette dépendance aux étrangers est inhérente à la jeunesse de l’équipe dans la ligue. Pour un club comme Ajoie, il est difficile d’aller chercher des joueurs suisses de qualité car le talent coûte cher», analyse Steven Barras.

«La situation ne m’inquiète pas pour le moment. C’est sûr que le barrage de promotion/relégation fait peur, mais Ajoie en est encore loin.»

Steven Barras, attaquant du HC Ajoie de 2000 à 2016.

Ce manque de poids et d’alternatives dans le secteur offensif joue aussi un rôle dans les difficultés des Jurassiens en jeu de puissance (12e sur 14 avec seulement 16.90% de réussite) «Il y a un pas en avant à réaliser en power-play. La vitesse d’exécution peut être améliorée et je suis persuadé qu’ils ont les joueurs pour le faire», affirme l’ex-numéro 10.

Un besoin de points

Malgré les progrès évoqués et une meilleure moyenne de points par match que la saison dernière, Ajoie occupe le dernier rang de National League et il devient nécessaire de gagner rapidement afin de combler l’écart et surtout reprendre confiance. «Il nous faut une victoire pour nous remettre sur les bons rails. La situation actuelle ne nous fait pas plaisir dans le vestiaire, on est conscients de la mauvaise série dans laquelle on se trouve. Il faut qu’on soit plus fort mentalement et qu’on croie à la victoire», lance le capitaine Jordane Hauert.

Ajoie aura besoin de l’appui de son public contre Lausanne vendredi

Ajoie aura besoin de l’appui de son public contre Lausanne vendredi

Jonathan Vallat/freshfocus

Le derby romand de vendredi soir à Porrentruy contre Lausanne, qui compte 8 unités de plus au classement, pourrait servir de déclic aux Vouivres. «Concurrent direct ou pas, on doit faire des points maintenant», appuie le défenseur.

En cas de revers, Ajoie se retrouverait à plus de dix points de la douzième place, synonyme de maintien assuré dans l’élite. «La situation ne m’inquiète pas pour le moment. C’est sûr que le barrage de promotion/relégation fait peur, mais Ajoie en est encore loin. Je suis convaincu que l’équipe va se battre corps et âme pour récolter des points. On pourra tirer un premier bilan à Noël», conclut Steven Barras.

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