FootballXamax doit apprendre à vivre sans Surdez
Orphelin de son meilleur buteur, transféré la veille, le club de la Maladière n’a pas réussi à battre Baden (1-1). Les Neuchâtelois ont été punis de leur attentisme.
- par
- Nicolas Jacquier Neuchâtel
À Neuchâtel, il aura fallu moins de 18 mois à Franck Surdez pour passer d’un rôle de paria, relégué avec les M21 xamaxiens suite à son transfert avorté au LS, à celui de joyau très sollicité puisque ayant réussi à mettre toute la Suisse (et une partie de l’Europe du ballon) à ses pieds. Alors que les pistes se multipliaient, le jeune attaquant s’est ingénié à dribbler toutes les rumeurs avec délicatesse. Pressenti tour à tour à Bâle, Servette, YB ou encore GC, l’élégant trublion a finalement atterri jeudi en Belgique. Abandonnant son No 22 fétiche pour hériter du 19 à Gand, Surdez s’est engagé avec la Gantoise jusqu’en 2027. Son transfert devrait rapporter quelque 1,4 million de francs au club de la Maladière.
Comment Xamax allait-il surmonter la perte attendue de sa pépite? Face à Baden contre lequel il avait déjà connu une humiliation cet automne (défaite 1-2 concédée à domicile), ses joueurs n’ont d’abord pas été avares de leurs efforts. D’entrée de jeu, ils ont multiplié les courses, cherché à construire depuis l’arrière en utilisant les côtés sans parvenir à se créer pour autant des opportunités franches de traduire leur domination. Chaque spectateur a alors eu tout loisir de découvrir la banderole hostile à Jean-François Collet déployée dans le kop, les ultras réclamant son départ en des termes peu amènes.
Fatkic débloque le compteur
Après une première frappe cadrée signé Athekame (28e, repoussée par Spycher), Xamax allait inscrire son premier but officiel de l’année sur un penalty de son capitaine Fatkic accordé pour une grossière faute de Kujovic sur Rapp (31e). A la pause, les protégés de Forte menaient certes au score mais n’étaient pas à l’abri d’un accident qui aurait déjà pu se produire si Furrer avait mieux cadré son violent essai dans le temps additionnel. Surtout que la défense neuchâteloise avait déjà affiché quelques étranges signes de fébrilité, ce qui devait se traduire par… 7 corners concédés!
Alors que rien ne l’y contraignait pourtant, Xamax choisit le curieux parti de vivre sur son maigre acquis et d’arrêter presque de jouer, en tout cas dans ses intentions. De fait, on le vit reculer, abandonner l’initiative du jeu à son hôte, parfois même souffrir, Baden sentant qu’il y avait peut-être un coup à jouer. Manquant par deux fois au moins d’inscrire par Del Toro le but de la sécurité en contre, le pensionnaire de la Maladière allait finir par payer sa frilosité coupable lorsque Brack, entré quelques instants plus tôt, expédiait de 22 mètres une frappe de mule qui se logeait sous la barre.
Un vide à combler
En punissant les Neuchâtelois de leur attentisme, Baden n’a rien volé. Alors que tous les signaux étaient passés au vert en première période, comment les «rouge et noir», évoluant en la circonstance tout de blanc vêtu ce vendredi soir, ont-ils pu pareillement s’égarer?
À Xamax, le départ de Surdez, qui était son principal créateur de danger et peut-être aussi sa seule «star», a laissé un vide que les Neuchâtelois devront apprendre à combler. Afin de gérer l’après-Surdez, Ben Seghir pourrait s’imposer comme une solution. Pour son premier déplacement de 2024, Xamax sera attendu dimanche prochain à Vaduz. Il lui faudra alors disputer deux mi-temps d’égales valeurs pour prétendre pouvoir ramener quelque chose de la Principauté.