Parlons-enAu Queensland, il n’y a pas de mal à se faire du bien
Le Département de la santé de l’État australien a lancé une campagne de sensibilisation sur les vertus de la masturbation.
On la pratique, mais on en cause peu. Ou, quand on l’évoque, c’est généralement sur le mode de la blague potache. Le Département de la santé de l’État du Queensland, en Australie, n’a pas voulu rester sourd aux idées reçues qui entourent encore la masturbation et a lancé une campagne opportunément baptisée «Give yourself a hand» que l’on traduira sans parvenir à restituer l’entière efficacité du slogan par «Donnez vous un coup de main».
Dans un long communiqué, le département s’attarde surtout sur les bénéfices pour la santé: la masturbation contribue ainsi à la libération d’endorphines qui aident à contrôler le stress et à diminuer la nervosité. Sans parler de l’ocytocine qui agit comme un antidouleur contributeur au soulagement des crampes menstruelles. Il relève en passant que certains spécialistes recommandent la pratique pendant l’accouchement, aussi incongru cela puisse paraître, pour accélérer les contractions et «renforcer le lien» avec le bébé.
Sommeil réparateur
Le ministère voit encore dans «l’acte de stimuler ses organes génitaux pour le plaisir» une excellente façon de se donner une image plus positive de son corps, «pour les femmes en particulier». Et comme un bonheur ne vient jamais seul, la pratique contribue à la relaxation et à un sommeil réparateur.
Il relève encore que la masturbation à la vertu pédagogique de renforcer la connaissance de son corps et de permettre de déterminer ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas. C’est aussi du sexe sans danger.
Rien de honteux
Et de démonter encore quelques préjugés tenaces: «Par le passé, la masturbation a parfois été considérée, à tort, comme réservée aux hommes et accusée de provoquer des problèmes de santé, des perversions, une réduction de la fonction sexuelle, l’infertilité, etc. […] Il est important de se rappeler qu’il n’y a rien de honteux à explorer son propre corps. Aucune partie n’est "mauvaise", et rien de ce que fait votre corps n’est anormal».
Le département encourage également un dialogue parent enfant en leur laissant- sur le mode «il n’y a pas de bons ou de mauvais moments» – toute latitude pour déterminer le moment approprié pour mettre le sujet sur la table. «Plutôt que de vous concentrer sur l’activité, mettez l’accent sur le cadre dans lequel elle se déroule. Rappelez à votre enfant que la masturbation est acceptable s’il est conscient qu’il s’agit d’une activité privée qu’il doit pratiquer dans un lieu privé.»
Le Ministère de la santé justifie sa démarche en déclarant: «Il est important de travailler à normaliser les messages positifs autour de la masturbation et réduire les sentiments de honte ou de peur qui peuvent y être associés».
La promotion de la campagne sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier, a surpris les Australiens, jeudi au saut du lit. Ils ne se sont pas privés pour autant de laisser d’abondants commentaires.