Canton de NeuchâtelIls avaient déployé de gros moyens pour piéger les oiseaux en forêt
Des malfaiteurs avaient installé dans les forêts des appareils imitant les chants d’oiseaux. Quatre personnes ont été appréhendées par la police pour détention illégale d’un demi-millier d’oiseaux.
C’est une prise exceptionnelle qui a été saisie lundi par la police neuchâteloise au Val-de-Ruz: quelque 500 oiseaux, dont 200 indigènes enfermés illégalement dans des cages. En collaboration avec le Service de la consommation et des affaires vétérinaires, et le Service de la faune, des forêts et de la nature, la police a réussi à appréhender quatre malfaiteurs présumés. «Avec un tel nombre d’oiseaux, on peut dire que c’est une affaire plutôt hors du commun», a commenté Georges-André Lozouet, de la police neuchâteloise. «Les
oiseaux indigènes capturés dans nos forêts étaient destinés à être revendu en Suisse et à l’étranger», a précisé la police.
Valeur estimée entre 40 et 100’000 francs
Les suspects avaient déployé de gros moyens pour capturer et mettre en cage les oiseaux. Ils avaient notamment mis en place «des appareils imitant les chants d’oiseaux ainsi que des pièges et des cages de capture», selon la police neuchâteloise. La valeur des équipements est estimée entre 40’000 et 100’000 francs.
Aussitôt après l’opération policière, les quelque 200 oiseaux indigènes ont été relâchés dans la nature. Il s’agit notamment de verdiers d’Europe, de tarins des aulnes, de linottes ou encore de bouvreuils. «Les gardes-faune nous ont dit qu’il fallait le faire tout de suite pour leur permettre de partir en migration», a signalé la police neuchâteloise à arcinfo. Quant aux oiseaux exotiques, ils ont été confiés à des organismes capables de s’en occuper.
Instruction pénale
Une instruction pénale a été ouverte par le Ministère public. Les prévenus sont soupçonnés d’infractions à la loi sur la protection des animaux et de violations de la loi fédérale sur la chasse. Ils bénéficient de la présomption d’innocence.
Pour rappel, l’infraction de commerce illégal d'espèces animales et végétales protégées est désormais considérée comme un délit et non une contravention. Selon la loi, il y a crime lorsque l'auteur agit par métier ou dans le cadre d'une bande organisée, ou lorsque l'infraction porte sur un grand nombre de spécimens protégés.
Du haut de gamme au lambda
Selon Birdlife, la contrebande et le commerce d’oiseaux ont pour clientèle des collectionneurs haut de gamme tout comme de simples amateurs d’oiseaux. Rien qu’à Chypre, le commerce illégal d’oiseaux sauvages est estimé à dix millions d'euros par an, une grande partie de ces revenus provenant de la vente d’oiseaux chanteurs.
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