Football: Les Suisses misent sur l’union sacrée

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FootballLes Suisses misent sur l’union sacrée

Pour effacer un peu de l’amertume du 4-0 de dimanche, les cadres de l’équipe ont organisé un repas d’équipe à Lisbonne.

Daniel Visentini Lisbonne
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Daniel Visentini Lisbonne
Pour les Suisses (de g. à dr.: Fabian Schär, Breel Embolo,  le sélectionneur Murat Yakin, Noah Okafor, Ricardo Rodriguez et Renato Steffen), c’est l’heure de l’union sacrée

Pour les Suisses (de g. à dr.: Fabian Schär, Breel Embolo, le sélectionneur Murat Yakin, Noah Okafor, Ricardo Rodriguez et Renato Steffen), c’est l’heure de l’union sacrée

Daniela Frutiger/freshfocus

Il y a des moments comme ça, où il faut trouver des ressources, se mobiliser, regarder la réalité en face et tenter de faire front. Pour cette équipe de Suisse poussive à Prague et déclassée à Lisbonne, c’est l’heure de l’union sacrée, sans que l’on sache si cela suffira pour relever les deux défis de cette semaine.

La Suisse, qui prend ses quartiers ce mardi soir dans le cadre magnifique de La Réserve, face au Lac, quitte donc le Portugal. Elle le retrouvera dimanche, pour le match retour (on n’ose pas parler de revanche). Avant, elle aura joué ce jeudi contre l’Espagne. Deux matches à Genève, pour une sorte de rédemption qui ne s’annonce pas simple.

Rester unis

Lundi soir, histoire de se changer les idées, les cadres de la sélection (les trois capitaines Xhaka, Shaqiri et Sommer, ainsi que Freuler et Akanji) ont organisé un repas d’équipe. Tout le groupe s’en est allé manger dans un restaurant de Lisbonne. Un repas entre eux, sans le staff, sans le sélectionneur, sans personne à part les joueurs.

L’idée de former l’union sacrée, après deux défaites sans appel? «La volonté d’être unis, oui, explique Noah Okafor. On a vu pas mal de critiques, il faut les accepter. La défense a été pointée du doigt dans les médias. Mais comme on dit: on gagne ensemble et on perd ensemble. Ce repas, c’était une manière de nous retrouver, c’était sympa.»

Une réaction d’orgueil est attendue après la débâcle de dimanche passé (4-0 et le score est flatteur…). «On doit faire mieux, c’est clair, admet Okafor. Relever la tête. Ce n’est pas facile à vivre, une telle défaite. Mais nous n’étions pas assez performants, notamment sur les deuxièmes ballons. On doit le reconnaître et s’améliorer. Je suis persuadé que nous saurons réagir.»

Noah Okafor:  «Je peux jouer seul devant, mais ce que je préfère encore, c’est sur l’aile ou en deuxième attaquant.»

Noah Okafor:  «Je peux jouer seul devant, mais ce que je préfère encore, c’est sur l’aile ou en deuxième attaquant.»

Daniela Frutiger/freshfocus

S’améliorer, cela passe par un niveau général qui doit sérieusement être revu à la hausse. À 22 ans, Noah Okafor a une place à prendre en sélection, grâce à son grand potentiel. Au fait: où préfère-t-il jouer? «Je peux jouer seul devant, comme cela est déjà arrivé, répond-il. Mais ce que je préfère encore, c’est sur l’aile ou en deuxième attaquant.» A voir comment Murat Yakin préparera la tactique pour le match de jeudi soir contre l’Espagne.

La relation Yakin – Xhaka

En toile de fond, il y a toujours les tensions entre le sélectionneur et Granit Xhaka, rapport à des incompréhensions sur certaines orientations tactiques. Le capitaine de la sélection, on ne le voit finalement que lors des zones mixtes, après les rencontres (soit deux fois). À Prague, c’était Elvedi qui accompagnait Yakin la veille du match. À Lisbonne, c’était Sow. À Genève, ce mercredi, ce pourrait être Shaqiri. Dans l’encadrement de l’équipe nationale, on assure qu’il n’y a pas de problème entre Xhaka et Yakin. Tellement pas qu’on se garde bien d’envoyer Xhaka devant les médias la veille des rencontres…

La Suisse d’aujourd’hui a pourtant des soucis. Elle doit y faire face. Jeudi et dimanche à Genève. Retrouver un semblant d’assurance, resserrer les lignes, resserrer les liens (cela vaut donc aussi pour le capitaine et le sélectionneur).

Contre l’Espagne, Yakin sera privé de Vargas (déchirure à la cuisse dimanche à l’échauffement), de Schär (suspendu) et de Zuber (blessé). Mais peut-être aussi d’Akanji et d’Elvedi (évaluation au jour le jour). C’est dans l’adversité que l’on mesure le caractère d’un groupe: la Suisse est dos au mur, dernière de son groupe de Ligue des nations, deux matches, deux défaites, un seul but marqué, six encaissés.

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