Bande dessinée: Soda fait son grand retour et il en bave

David Solomon fait toujours croire à sa mère qu’il est pasteur. Il continue à enlever son col et sa croix dans l’ascenseur, pour fixer le holster de son révolver. Car celui qu’on surnomme Soda est en réalité inspecteur de police à New York et n’a rien à envier aux méthodes de l’inspecteur Harry.

Ce personnage a été créé en 1986 par le dessinateur Luc Warnant et le scénariste Philippe Tome dans le journal «Spirou». Ses premières aventures rencontrent vite le succès, mais Warnant est contraint d’abandonner la série au milieu du tome 3. Bruno Gazzotti prendra le relais jusqu’au tome 12, paru en 2005.

Soda reviendra dans un album appelé «Résurrection» en 2014, dessiné cette fois par Dan, D’abord numéroté 13, il sera ensuite classé «hors-série» et l’histoire semblait devoir s’arrêter là. Sauf que Gazzotti, après sa série «Seuls» scénarisée par Fabien Vehlmann, reprend du service. Philippe Tome étant malheureusement décédé en 2019, c’est Olivier Bocquet qui sigle le scénario du «Pasteur sanglant», album qui n’a pas de numéro.

C’est un retour gagnant, car on revient aux sources de la série, avec non plus un New York contemporain mais des années 1980. Décidément, aucun dessinateur n’aime représenter les voitures modernes et les smartphones. L’histoire est comme souvent très sombre. Soda fait des cauchemars, se voyant tuer sa mère. Et quand il se rend compte qu’il a peut-être dans un état second, tué des prostituées, il se dit que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Le psy de la police devrait pouvoir l’aider.

Placer l’action en plein Halloween new-yorkais donne un frisson supplémentaire et des pages hautes en costumes. Un polar comme on les aime. Comme dit le slogan: faites vos prières, il revient! Espérons que cela soit pour plus d’un tome. À noter que les 12 premiers volumes (mais pas le hors-série) sont réédités en grand format pour l’occasion.