ÉconomieDes mois difficiles s’annoncent pour l’industrie suisse
Les entreprises suisses corrigent les unes après les autres leurs chiffres à la baisse et font actuellement état d’un effondrement des commandes entrantes.
Les commandes entrantes dans de nombreuses entreprises suisses sont en forte baisse depuis le deuxième trimestre de cette année et aucun renversement de tendance n’est en vue pour l’instant, rapporte le «SonntagsBlick». L’effondrement des commandes touche l’ensemble de la branche industrielle. Le groupe de machines textiles Rieter, à Winterthour (ZH), montre à quel point la situation est dramatique. Cet été, l’entreprise a annoncé la suppression de 300 postes dans l’administration. Vendredi dernier, son patron a fait savoir que 400 à 600 emplois supplémentaires passeront à la trappe, cette fois-ci principalement dans la production.
Rieter n’est pas le seul groupe à traverser une période difficile. L’avenir semble encore plus sombre pour le sidérurgiste Swiss Steel, en difficulté existentielle. La situation s’est également détériorée pour l’équipementier industriel de Suisse centrale Bossard, pour Comet du district fribourgeois de la Singine, pour Meier Tobler de Schwerzenbach (ZH), et même pour Lonza, poids lourd de l’industrie chimique et pharmaceutique bâloise, dont l’action s’est effondrée en Bourse de 20% la semaine dernière.
La faute aux taux d’intérêt et au franc fort
Quelles sont les raisons de cette chute des commandes? Pour Matthias Geissbühler, économiste chez Raiffeisen, «le retournement massif des taux d’intérêt des banques centrales a un impact de plus en plus important». L’économie mondiale s’est déjà considérablement affaiblie et devrait encore perdre de son élan dans les mois à venir. Le secteur industriel en particulier se trouve dans une situation difficile. Les premiers indicateurs, tels que l’indice des directeurs d’achats de l’industrie, pointent vers une récession. La force du franc suisse représente un fardeau supplémentaire pour les entreprises industrielles suisses fortement tournées vers l’exportation.