AngleterrePrison à vie pour avoir tué une fillette par erreur dans sa maison
En août dernier, un trafiquant de drogue poursuivait un dealer à Liverpool jusque dans une maison lorsqu’une balle perdue avait tué Olivia. Sa peine est assortie d’une période de sûreté de 42 ans.
L’affaire avait horrifié le Royaume-Uni et alerté sur la violence des gangs: le meurtrier d’une enfant de 9 ans, tuée par une balle perdue dans sa maison, où s’était réfugié un dealer, a été condamné à la prison à vie, lundi, par la justice britannique.
Après un procès qui a duré 19 jours devant un tribunal de Manchester, Thomas Cashman, 34 ans, avait été reconnu coupable, la semaine dernière, du meurtre d’Olivia Pratt-Korbel, le 22 août dernier. La mère de la petite avait ouvert la porte de la maison à Liverpool, après avoir entendu du bruit dans la rue. Un homme s’était alors engouffré à l’intérieur, traqué par un second, qui avait tiré indistinctement. Une balle avait d’abord blessé la mère de famille de 46 ans à la main, avant d’atteindre en pleine poitrine la fillette, qui se trouvait derrière elle.
«La nation entière choquée»
Sa mort – la troisième fusillade mortelle dans la ville, en l’espace d’une semaine – a ému le pays et suscité des appels à renforcer la lutte contre le crime organisé, la police alertant sur les redoutables armes automatiques utilisées de manière croissante par les gangs. «Le meurtre d’Olivia Pratt-Korbel est un crime qui n’a pas seulement choqué la ville de Liverpool, mais la nation entière. On se souviendra certainement du nom d’Olivia pendant de nombreuses années», a déclaré la juge Amanda Yip.
Thomas Cashman, dont la peine est assortie d’une période de sûreté de 42 ans, avait admis, durant le procès, être un dealer de cannabis, mais avait contesté être le tireur. Il n’était pas présent pour le prononcé de sa peine, refusant de se rendre au tribunal.
Témoins sous haute protection
Le procès a été marqué par le témoignage décisif d’une femme, qui avait eu une aventure avec l’accusé. Elle avait déclaré que Thomas Cashman s’était réfugié chez elle après les faits, et qu’elle l’avait entendu dire qu’il s’était «fait Joey», contribuant à le confondre. Selon les témoignages de policiers rapportés par le «Sunday Times», cette femme a depuis reçu de nombreuses menaces de mort, et pourrait désormais avoir à vivre sous protection policière. Durant le procès, elle avait affirmé ne pas savoir ce que sa «vie allait» lui «réserver dans les prochaines années».
Avant que le juge n’annonce la peine, la mère d’Olivia, Cheryl Korbel, a lu une déclaration devant la Cour. «Sa voix me manque tellement… Je donnerais tout pour pouvoir encore parler avec elle», a-t-elle déclaré. «Je ne peux même pas imaginer reconstruire nos vies sans elle.»