Basketball: Quel Thabo Sefolosha sur le parquet, la grande inconnue

«Venir voir un entraînement? C’est à tes risques et périls. On ne te laissera pas entrer. Niksa (Bavcevic) monte la garde». Dans une pirouette, Thabo Sefolosha nous a dissuadé de franchir la porte des Galeries du Rivage en début de semaine. Le soufflet de l’annonce de son come-back n’est pas encore retombé mais une question alimente les conversations depuis jeudi après-midi: le «Swiss Knife» sur un terrain de basket aujourd’hui, ça vaut quoi?

Depuis près de trois ans et son dernier match avec les Houston Rockets en mars 2020, le Vaudois de 38 ans n’a pas souvent eu un ballon entre les mains. «Je n’ai jamais complètement arrêté mais je m’entraînais rarement, a confié le nouvel ailier du Vevey Riviera Basket. J’ai juste joué un peu avec Lausanne en 3x3». Avant quelques entraînements en fin d’année aux Galeries. «En retrouvant le 5x5, je me suis pris au jeu et suis resté en forme un minimum.»

Lors de sa semaine à Antibes il y a un an pour rendre visite à son ami et préparateur physique historique Antoine Mantey, assistant chez les Sharks, Thabo Sefolosha s’était montré au niveau physiquement des entraînements, manquant toutefois de toucher après sa longue période d’arrêt. Jeudi, avant et après la conférence de presse, il y avait des sourires au moment d’évoquer sa forme qui disaient que l’on allait être surpris (en bien).

«Le plus dur, dans la remise en route, c’est le corps, a rigolé le «vieil homme» de la Riviera. Depuis ce mardi, je me souviens chaque matin pourquoi j’avais arrêté.» Faut-il y voir ici une façon de ne pas se mettre trop de pression? On lui a demandé à quoi il fallait s’attendre samedi contre Neuchâtel (19h) mais Thabo Sefolosha a botté en touche en explosant de rires. «Je n’en aie aucune idée. Que je marque de 2 ou 20 points, ce n’est pas important.»

Le pionnier du basket suisse outre-Atlantique n’a jamais été reconnu pour ses qualités offensives en NBA. Qu’en sera-t-il dans le championnat suisse? «Je ne veux pas faire de pronostics sur son nombre de points, a éludé «Jo» Dubas, le capitaine, avant la mise au point de son président Nathan Zana. «Il n’y a pas que les points au basket. Partout où il est passé, Thabo a laissé le souvenir d’une personne, un coéquipier et un défenseur exceptionnel.»

À Oklahoma City notamment, il était celui qui facilitait le jeu au milieu des stars en devenir qu’étaient alors James Harden, Kevin Durant ou Russell Westbrook. «Depuis qu’il est là, il montre l’exemple. Thabo n’est pas un égoïste, ne joue pas pour ses statistiques, a applaudi son nouvel entraîneur Niksa Bavcevic jeudi. Et puis il a une connaissance tactique de ce jeu exceptionnelle. Il a fait trois entraînements et connaît déjà 15 systèmes sur 20.»

Capable de jouer à toutes les positions sur un parquet en Suisse, Sefolosha jouera à l’aile avec le VRB, même s’il va faire souffler à l’occasion Malik Johnson sur le poste de meneur de jeu ou Tyrell Johnson et Jonathan Dubas dans la raquette. «Comme rotation suisse, on pouvait difficilement faire mieux, s’est marré Dubas. Il complète bien notre groupe et va nous aider à tous les niveaux. Et puis mon genou droit est franchement ravi!»