Le producteur et metteur en scène genevois Pierre Naftule est mort

Le producteur et metteur en scène Pierre Naftule est décédé. C’est une grave maladie portée durant des années, qui l’a emporté ce samedi 19 mars dans la soirée, à l’âge de 61 ans, annonce ce dimanche sa famille proche et artistique. Il est mort à Arzier-le-Muids, au-dessus de Gland (VD).

En 2017, après 15 éditions en compteur, il annonçait que «La Revue genevoise», où il aimait bousculer les politiques, était sa dernière. Cette année-là, après avoir épousé Maï, danseuse chorégraphe, sa compagne depuis dix ans, on lui avait en effet découvert qu’il était atteint de la maladie de Charcot (SLA) et donné que quelques mois à vivre. En 2018, il participait à la création de la «Nouvelle Revue de Lausanne». «Il aura joué les prolongations, dans la pure tradition de la Revue genevoise», peut-on lire dans le communiqué envoyé par ses proches ce jour.

Après une expérience en télévision – le public romand le découvre lors de sa participation au concours de reportages télévisé «La course autour du monde» lors de la saison 1979-1980 – et comme metteur en scène de théâtre, Pierre Naftule crée, en 1993 avec Joseph Gorgoni, le personnage de Marie-Thérèse Porchet dont il deviendra le scénariste. Le Genevois travaille aussi avec Yann Lambiel, Thierry Meury ou Laurent Deshusses. Plus récemment, il accompagne de jeunes humoristes comme Marina Rollman ou Nathanaël Rochat.

«Une page de l’humour suisse romand s’est tournée, hier. Les rigolos de notre petit coin de pays sont orphelins. Il m’a beaucoup appris, et encore davantage fait rire. Merci pour tout, Pierre», a réagi Thomas Wiesel, dont Pierre Naftule avait été l’agent.

«Je l’aimais beaucoup», nous confie, de son côté, l’humoriste et comédien Jean-Charles Simon qui a travaillé plusieurs années avec Pierre Naftule, au micro de la radio LFM: «En matière d’humour, il était d’une efficacité redoutable. A part Alexandre Astier, j’ai rarement vu ça. De plus, c’était un excellent producteur, d’une honnêteté totale. Ce qui est rare, dans ce métier. D’apprendre son décès m’a vraiment remué.» 

Laurent Deshusses, avec qui il avait monté «Le Père Noël est une ordure» il y a quarante ans presque jour pour jour lui a également rendu hommage. «L’humour romand perd un pilier, tu ne vivais que pour cela. Faire rire et divertir Je te dois beaucoup. Merci», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.