Session d’hiverFaut-il un statut juridique pour les proches aidants?
La sénatrice valaisanne Marianne Maret demande que Berne présente un rapport sur la définition d’un statut au niveau fédéral. Selon elle, il permettrait d’aider ceux qui s’occupent d’un parent ou d’un enfant malade.
Les proches aidants sont mieux soutenus depuis 2021. Les parents ont droit à 14 semaines de congé indemnisé pour s’occuper de leurs enfants malades et les absences de courte durée pour prendre soin d’un proche sont également payées. La réforme visait à mieux concilier activité professionnelle et prise en charge d’un parent malade et octroyer des conditions identiques à tous les employés. Mais c’est encore insuffisant aux yeux de la conseillère aux États Marianne Maret (Centre/VS). Elle vient de déposer une motion pour demander que les proches aidants aient un statut juridique au niveau fédéral.
De nombreuses lacunes
La Valaisanne estime en effet qu’avec l’entrée en vigueur de la réforme, les premiers pas les plus urgents ont été faits. Mais de nombreuses lacunes demeurent. Comment prendre en charge un adulte malade sur la durée? «Souvent un conjoint diminue son temps de travail pour s’occuper de l’autre qui a une sclérose en plaques par exemple. Ou alors une mère arrête de travailler pour s’occuper de son enfant handicapé», relève-t-elle. Il y a aussi la question de la retraite des salariés qui s’arrêtent à 58 ans pour s’occuper d’un parent malade, cite-t-elle en exemple.
Sans parler de la situation financière des proches aidants en général ou le dédommagement du travail fourni. «Les collectivités publiques réalisent des millions d’économies grâce aux proches aidants et il faut une prise de conscience générale sur la nécessité d’agir», estime la Valaisanne. Pour elle, c’est même l’avenir, car c’est le meilleur moyen pour ne pas augmenter les coûts de la santé, estime-t-elle.
Garantir l’accès aux prestations sociales
Marianne Maret relève que quelques cantons ont pris des mesures sur leur territoire, mais pas tous. D’où la nécessité de proposer un statut au niveau fédéral. «En plus chacun utilise sa propre définition du proche aidant et cela relève parfois du bricolage», explique-t-elle. Selon elle, cette situation «sème le trouble au sein d’une population déjà mise à rude épreuve chaque jour et qui dispose de peu de temps».
Elle estime donc que la définition d’un statut juridique unique, élaboré de concert avec les milieux concernés, aidera les proches aidants à faire valoir leurs droits. «Le canton de Fribourg a fait un excellent travail en la matière», souligne-t-elle. Ce statut devrait aussi garantir l’accès rapide aux prestations sociales communales, cantonales ou fédérales auprès de différents acteurs, tels que les assurances, les établissements de soins, etc., sans qu’il soit à chaque fois nécessaire de démontrer sa situation, espère-t-elle enfin.