FootballLe projet jeunes du LS a déjà pris un sérieux coup de vieux
La moyenne d’âge des Vaudois a pris l’ascenseur depuis juillet. Et ce n’est probablement pas fini.
- par
- André Boschetti
Il y a dix-huit mois, et après deux longues années d’absence, le Lausanne-Sport regagnait sa place au sein de l’élite du football suisse. Un retour en Super League que le propriétaire du club vaudois voulait sous le signe de la jeunesse. Dictée par Ineos et exécutée par Souleymane Cissé, l’objectif - intéressant - de cette politique de développement de jeunes talents, non seulement vaudois mais du monde entier, connaissait un premier exercice riche en satisfactions. Grâce, notamment – malgré les départs de Dan Ndoye et d’Andi Zeqiri – à un groupe soudé, bien rôdé et dopé par la promotion. Mais aussi grâce à l’apport de jeunes recrues de qualité, telles que Moritz Jenz, Lucas Da Cunha, Trazié Thomas ou Evann Guessan, qui ont amené la plus-value espérée.
Trois transferts réussis sur dix
Trois de ces quatre joueurs ont toutefois décidé, l’été dernier, de quitter un championnat de troisième zone pour se mesurer à la dure réalité de la Ligue 1. Des départs qui n’ont, dans un premier temps, pas été remplacés malgré les arrivées de six jeunes aussi talentueux, si ce n’est plus, que leurs prédécesseurs, selon Souleymane Cissé.
Après sept mois de compétition, force est de constater que la plupart des «diamants bruts» engagés l’été dernier ont davantage l’air de faux que de prometteuses pierres qui ne demandent qu’à être encore bien polies pour briller. Hormis Zeki Amdouni, que le LS est allé débaucher chez son voisin Stade-Lausanne-Ouchy, l'évaluation intermédiaire des cinq autres jeunes recrues lausannoises oscille entre le passable (Jean N’Guessan), le décevant (Trae Coyle, Archie Brown) et l’échec total (Goduine Koyalipou, Maxen Kapo). A tel point que le premier est déjà sur le point de quitter la Tuilière alors que le second, blessé chronique, n’a foulé les pelouses que durant six petites minutes en sept mois.
C’est dans cette configuration que le LS avait commencé sa saison en juillet dernier. Contre Saint-Gall, la moyenne d’âge des quinze éléments utilisés par Ilija Borenovic se situait à tout juste 22 ans. Ceux qui ont joué dimanche comptaient, eux, déjà deux ans et demi de plus. Avec toutefois Sow (18 ans) à la place de Koné (33) et N’Guessan (18) pour Thomas (22). Deux hommes qui auraient été titulaires s’ils n’avaient pas été malade pour le premier et suspendu pour le second. Autre particularité, «anormale» elle, seuls quatre des onze titulaires de juillet l’étaient encore dimanche. Dont N’Guessan. Les changements en cours d’exercice ont donc été trop nombreux pour obtenir cette si précieuse osmose qui contribue habituellement à la force d’un groupe.
Ces prochains jours, le «vieillissement» du LS va très probablement continuer. S’il veut voir son club conserver sa place au sein de l’élite, Souleymane Cissé, avec l’apport de la cellule de recrutement niçoise, devra choisir au moins deux renforts capables d’amener une sérieuse plus-value au groupe actuel. Il va donc sans dire qu’ils ne devront être ni très jeunes ni inexpérimentés.
Plus de droit à l’erreur
Une simple mais indispensable parenthèse dans cette saine politique de développement de jeunes talents voulue par Ineos, qui avait d’ailleurs déjà débuté cet automne avec les arrivées successives de George (28 ans), Grippo (33), Chafik (35) et Koné (33). Dont, malheureusement, seuls deux sont, jusque-là, positifs (Grippo et Koné).
Entre jeunes et moins jeunes, la balance de transferts réussis (30%) lors du présent exercice est donc pour le moment largement déficitaire. Raison pour laquelle les décideurs de la Tuilière n’ont désormais plus le moindre droit à l’erreur. Il ont certes jusqu’au 15 février pour agir mais, plus vite ces renforts débarqueront à Lausanne, mieux ce sera. Car il ne fait maintenant plus aucun doute qu’une partie de l’avenir du LS se jouera dans les coulisses ces prochains jours déjà.