Les Cantons répondent à Berset - «L’extension de l’obligation du certificat Covid paraît inévitable»

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Les Cantons répondent à Berset«L’extension de l’obligation du certificat Covid paraît inévitable»

Les autorités romandes sont divisées quant à la proposition du Conseil fédéral de généraliser le pass Covid. Ils demandent en tout cas des garanties et des contreparties.

Yannick Weber
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Yannick Weber
La mesure n’est pas prise à la légère et les Cantons veulent des garanties et des encadrements stricts.

La mesure n’est pas prise à la légère et les Cantons veulent des garanties et des encadrements stricts.

20min/Celia Nogler

«Le canton est-il d’accord d’étendre l’obligation d’utiliser le certificat à l’intérieur des restaurants, des bars et des boîtes de nuit?» demande la Confédération. «Non», répond le Canton de Vaud. À l’instar du Conseil d’État vaudois, les exécutifs cantonaux romands font preuve d’une relative prudence face à la volonté du Conseil fédéral de rendre obligatoire le certificat Covid dans la plupart des lieux publics fermés en cas de flambée des hospitalisations.

Un secteur après l’autre, les restos en dernier

Le Canton de Vaud semble être le plus sceptique. Il dit «pouvoir entrer en matière, mais soumet son approbation à plusieurs conditions», dans sa réponse envoyée lundi à Berne. «Une jauge maximale aux soins intensifs doit être fixée» et l’extension du certificat ne devrait être déclenchée qu’à l’approche ou au dépassement de celle-ci.

De plus, cette extension ne devrait pas se produire partout en même temps, mais par secteurs et dans un ordre prédéfini. Les restaurants seraient les derniers sur la liste. «Ce doit être l’ultima ratio, dès lors que les conditions de contamination ne sont pas comparables avec des lieux tels que les bars ou les boîtes de nuit», écrit le Conseil d’État.

Fixer une date d’expiration

Neuchâtel est «globalement favorable», mais seulement «pour une durée limitée, par exemple jusqu’à fin mars 2022 au maximum, une éventuelle prolongation devrait impérativement faire l’objet d’une nouvelle décision», nous répond le Canton.

C’est le Canton de Fribourg qui semble être le plus favorable. «L’extension de l’obligation du certificat paraît inévitable. L’alternative serait la fermeture des lieux et l’interdiction d’activités, ce qui constituerait une atteinte aux libertés bien plus forte que l’obligation du certificat», dit le Conseil d’État dans sa réponse publiée lundi.

Le Valais se prononce lui aussi pour, mais précise que «les critères d’activation devraient être fixés de manière précise afin que les Cantons aient une certaine prévisibilité». Comme à Neuchâtel, le Conseil d’État estime que les mesures doivent être appliquées uniformément à l’ensemble de la Suisse, «afin d’éviter des divergences stériles et contreproductives».

Finis le traçage et les masques?

En revanche, la mesure doit s’accompagner d’assouplissements une fois les barrières d’entrée franchies. Fribourg veut ainsi «alléger les contraintes actuelles, voire les supprimer (port du masque, distances, enregistrement des données personnelles)».

Il faudrait également lever le pied sur le traçage de la population, même dans les boîtes de nuit. «Si le certificat Covid est imposé et généralisé, le traçage systématique ne fait plus sens dans ces établissements», ajoute Fribourg.

À noter que le Canton de Genève nous a répondu être favorable, «mais réserve la communication des détails» au Conseil fédéral.

À ceux qui décident de payer

Vaud, Fribourg et Neuchâtel sont sur la même longueur d’ondes quant à la possibilité pour les employeurs d’exiger de leurs salariés la présentation du certificat. Fribourg juge la proposition «juridiquement très problématique» et voudrait qu’elle soit évaluée au cas par cas. Neuchâtel est contre, sauf pour certains secteurs «sensibles». Même position du côté vaudois, qui rappelle qu’il vient d’exiger du personnel soignant qu’il soit vacciné ou testé. Le Valais, lui, n’y voit pas de problème.

Les Cantons exigent enfin une vigilance accrue quant aux conséquences économiques. Le Conseil d’État vaudois, par exemple, demande à la Confédération de prévoir les soutiens financiers nécessaires. «Les répercussions financières doivent être assumées par les instances qui les ont décidées», dit-il.

Jusque dans les transports publics?

En Suisse alémanique, les positions cantonales sont encore plus contrastées. Ainsi, «Blick» rapporte que les Grisons proposent que l’on réfléchisse même à rendre le certificat obligatoire pour les transports publics, le monde du travail ou encore les magasins, en contrepartie de quoi le port du masque pourrait être abandonné. À l’inverse, Bâle-Campagne rejette fermement l’utilisation du pass pour entrer dans les restos.

Pros du spectacle divisés

L’association t. Professionnels du spectacle Suisse a sondé ses membres sur le recours au pass sanitaire. 58% d’entre eux y sont favorables, séduits notamment par l’idée de pouvoir à nouveau remplir leurs salles à leur pleine capacité, alors que les jauges actuelles aux deux tiers, imposées aux théâtres, les font souffrir financièrement. Mais 42% des membres sont opposés, estimant que la culture doit être accessible à tous et que le risque est grand que le public manque encore à l’appel, «ce qui entraînerait encore davantage de pertes».

Désaccord dans l’économie

L’Union suisse des arts et métiers dénonce «une mesure pour une mesure» et «rejette fermement» la proposition de Berne. «Au vu de ce qui se passe à l’étranger, on peut douter que cette mesure soit vraiment adaptée pour réduire le nombre d’infections», dit la faîtière. En revanche, economiesuisse la salue. «Le Conseil fédéral pourrait ainsi non seulement réduire le risque d'infection, mais aussi tenir sa promesse aux personnes vaccinées. Il leur a en effet été promis qu'ils pourraient revenir à la normale grâce à la vaccination», dit l’organisation.

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