EspagneLeur copain de vacances «bizarre» était un tueur en cavale
Deux Français ont raconté comment ils ont pu mener à l’arrestation d’un Belge en fuite.
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Adrien Rompen a été condamné en 2017 à 20 ans de prison pour le meurtre de sa femme.
FacebookLa presse belge rapportait en début de semaine qu’un tueur en cavale depuis 17 jours avait été arrêté en Espagne. On sait désormais comment c’est arrivé. Grâce à deux vacanciers français qui s’étaient fait un copain devenant chaque jour plus collant et inquiétant.
Les Français, une jeune femme de 22 ans et son ami de 21 ans, ont longuement raconté cette histoire saisissante sur Twitter. Titre, sous la plume de la jeune femme: «Comment j’ai passé 5 jours avec un meurtrier en cavale (j’arrive toujours pas à y croire)».
Avec un ami, cette femme passe des vacances en Espagne, en Catalogne. Après Barcelone, ils se rendent à Tarragone, en Catalogne. Là, sur la place, ils rencontrent un Belge, quadragénaire.
«Liberté» sur la clavicule
«Mec un peu bizarre mais il a pas l’air dangereux. Il s’appelle Victor, a envie de se faire tatouer et je me dis bah, super, ça tombe bien j’ai mon matos. Donc je suis OK pour le tatouer gratuitement», écrit la jeune femme. Elle a également livré son témoignage au «Parisien» et a raconté qu’elle lui avait tatoué un cœur enflammé sur le bras. Et qu’il envisageait un second motif: le mot «liberté» sur la clavicule…
Ce Victor se montre un peu collant. Il s’incruste et suit les deux Français pour leur prochaine destination, Montblanc, plantant sa tente à côté de la leur.
«Il commence à nous proposer pleins d’activités à faire avec lui», relate la jeune femme. Tous deux se disent un peu «gênés» mais estiment que les rencontres font partie du voyage, donc ils acceptent ce compagnon.
Dans leurs discussions, le Belge se livre, mais en surface, sans donner de détails. Il dit qu’il a deux enfants mais ne s’entend pas avec eux car ce sont des «enfants rois». Puis lâche qu’il a fait de la prison, sans en dire davantage.
«J’ai déconné»
Cette information «trotte dans la tête» des Français, qui commencent à se «faire des films». Ils finissent par lui demander pourquoi il s’est retrouvé derrière les barreaux. Il élude en répondant: «J’ai pris trop de coke et j’ai déconné».
Les touristes français réalisent alors que ce compagnon de voyage peut évoquer beaucoup de sujets mais ne parle absolument jamais de son ancienne compagne, mère de ses enfants.
Se muant en détective, le Français émet alors une hypothèse: le Belge a peut-être été en prison pour avoir «frappé sa femme».
La jeune femme se sent de plus en plus mal à l’aise avec ce compagnon de vacances qui devient toujours plus encombrant. Elle tente de l’éviter mais les vacances en commun continuent, jusqu’à une virée en montagne, dans un monastère.
Le touriste belge s’emmêle alors les pinceaux et lâche qu’il s’appelle en fait Adrien. Il tente de se justifier en expliquant que «Victor» est «un délire avec une amie».
Condamné à 20 ans de prison
Tandis qu’Adrien part de son côté pour quelques heures, les Français décident de faire une recherche sur leurs smartphones et entrent: «Adrien recherché belge».
Le résultat? Un article de presse qui relate qu’un certain Adrien Rompen, condamné en 2017 à 20 ans de prison pour le meurtre de sa femme, est toujours en cavale. Il avait bénéficié d’une permission de sortie et avait filé. Le tout est accompagné d’une photo, donc le doute n’est plus permis: leur «copain» de vacances est le tueur recherché.
Les deux Français sont sous le choc et commencent à craindre pour leur vie. Ils appellent la police, expliquent la situation et demandent aux agents d’agir vite car ils doivent retrouver le tueur en cavale à 14 heures ce jour-là.
Sherlock Holmes
La police arrive finalement peu avant le Belge et a pu «l’arrêter facilement»
«J’avais l’estomac en vrac de stress. Quand il était dans la voiture, il nous a vu donc le mec sait maintenant qu’on l’a dénoncé», raconte la jeune Française. Malgré ce stress, elle se montre soulagée, fière du devoir accompli et espère que le tueur restera longtemps derrière les barreaux.
Ce récit se termine par une touche d’humour. La jeune femme a partagé un article qui annonce l’arrestation et a commenté: «Grace à qui? Bref appelez-moi Sherlock Holmes».