Football: Commentaire: Merci M. Infantino de relancer le féminisme

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FootballCommentaire: Merci M. Infantino de relancer le féminisme

Le boss du football mondial a distribué ses pensées tel un No 10, après le succès de «sa» Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande. Encore une fois, il a ébloui le monde.

Robin Carrel
par
Robin Carrel

Gianni Infantino, le Valaisanno-Italien-citoyen du monde et surtout du Qatar - où tout est si merveilleux, bien loin de ces vilains donneurs de leçons occidentaux - a encore eu la gentillesse de distiller sa sagesse au monde entier, vendredi, quelques heures avant que le rideau ne soit tiré sur le Mondial féminin. Dans un discours long de 22 minutes, il a encore une fois expliqué à quel point tout était si merveilleux dans le monde magique de la FIFA. Le tout, sans oublier d’apprendre la vie aux femmes du monde entier, qui ont apparemment attendu le speech de M. le Président pour se rebeller contre le patriarcat.

Les bonnes nouvelles lancées à la tribune par le patron du monde (enfin, du foot mondial. C’est presque pareil tant le jeu de ballon est désormais globalisé) sont magnifiques. On y apprend que, enfin, les femmes «ont le pouvoir de le faire!». «Il faut y croire, poussez!» «Choisissez vos batailles!» C'était donc si simple... Depuis le début, apparemment, selon Infantino, tout était simplement entre les mains des femmes. Le fait «de nous convaincre, nous les hommes, de ce que nous devons faire.»

Si seulement quelqu'un avait pu les prévenir un poil avant, ça aurait évité une soixantaine d'années de lutte – voire des siècles -, j'imagine.

Il semblerait que celui qui s'est récemment senti «qatari, arabe, africain, homosexuel, handicapé et travailleur migrant» se soit mis aussi, cette fois, dans le corps d’une femme et merci pour ça. «Nous devons commencer à traiter les hommes et les femmes de la même manière, a-t-il osé. Je tiens à dire à toutes les femmes que vous avez le pouvoir de changer les choses. La FIFA vous ouvre les portes, vous n’avez qu’à les pousser. Faites en de même au niveau national dans chaque pays et au niveau continental dans chaque confédération. Continuons à pousser, continuons à rêver, conservons cet élan. Marchons ensemble vers une égalité totale.»

Je me réjouis aussi de voir les jeunes Afghanes et Saoudiennes pousser des portes, personnellement, pour voir si elles auront encore tous leurs membres quand elles reviendront. Mais bon, le boss de l'instance zurichoise a vu sa compétition atteindre son seuil de rentabilité, puisque la compétition a généré quelque 570 millions de dollars, et ça semble lui avoir donné raison dans sa tête. Celui qui volait déjà bien au-dessus de son sport, qui se sent investi d'une mission encore plus ambitieuse que celle d'un chef d'Etat, réinvente le monde moderne à chaque fois qu'il voit un micro passer à sa portée et c’est vraiment très intéressant.

«Nous avons besoin de tout le monde. Nous avons besoin des agences des Nations Unies, qui nous ont énormément aidés pendant cette Coupe du Monde. Nous avons besoin des gouvernements et des institutions pour mettre en place des structures dédiées aux femmes, au sport féminin et, bien entendu, au football féminin en particulier. Nous avons besoin que les partenaires et les sponsors paient un prix juste. Nous avons besoin des médias», a lancé celui qui s'est tiré à Tahiti après simplement cinq jours de compétition.

Pas mal pour celui qui exigeait d'être filmé au moins une fois à chaque partie du dernier Mondial des hommes (mais jamais quand il était au téléphone) pour montrer qu’il était là.

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