France: La bataille pour la tête des Républicains est lancée

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Samedi, les ténors du parti Les Républicains avaient fait le déplacement à Angers, en France, en vue de la présidentielle du parti, le 3 décembre.

Eric Ciotti était notamment présent, samedi, à Angers.

Eric Ciotti était notamment présent, samedi, à Angers.

AFP/Photo d’archives

La bataille pour la présidence des Républicains a commencé samedi lors du campus de rentrée des jeunes LR à Angers, où les candidats, flanqués de leurs premiers soutiens, ont marqué leurs différences et rôdé leurs arguments.

Les trois poids lourds de cette élection, prévue le 3 décembre, avaient fait le déplacement: le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, représentant une ligne conservatrice, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, au discours musclé sur la sécurité et l’immigration, et enfin le numéro 3 de LR Aurélien Pradié, tenant d’une ligne plus sociale, et seul des trois pas encore déclaré.

«Il faut se rassembler»

Premier arrivé aux Greniers Saint-Jean sous les cris de «Bruno président», Bruno Retailleau a martelé sa capacité à fédérer, dans un parti où la perspective d’un affrontement Ciotti/Retailleau en effraie certains. «Il faut se rassembler, avec une ligne qui soit claire. Les mots forts, on n’en a plus besoin, parce que souvent ils sonnent creux. Si demain on n’est pas rassemblés, on terminera dans une cabine téléphonique», a fait valoir le sénateur de Vendée.

Car certains redoutent une nouvelle hémorragie vers Horizons auprès d’Edouard Philippe si le très droitier Eric Ciotti l’emporte. Bruno Retailleau, qui s’est lancé vendredi dans la course, affichait ses premiers soutiens: l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, le sénateur Stéphane Le Rudulier, le conseiller d’Ile-de-France Othman Nasrou… François Fillon lui-même a vanté samedi dans un tweet les «convictions solides» de son «ami fidèle» (à qui il a confié les rênes de son micro-parti Force républicaine), et qui «saura conduire le renouveau des Républicains».

Un renouveau passant, selon le candidat, par l’idée de «créer un nouveau parti», afin de «reconstruire une vraie droite» qui soit «courageuse, pas honteuse» et «qui ne recule plus».

«Tout changer»

Une rhétorique qui pourrait être celle d’Eric Ciotti. «On est dans la même famille politique, c’est heureux qu’on ait beaucoup de ressemblances», a affirmé Bruno Retailleau qui a nuancé: «on a nos trajectoires, nos tempéraments. Le régalien est fondamental mais d’autres sujets doivent être défrichés».

Eric Ciotti, qui compte «incarner une forme de rupture», a lui vanté ses points forts: «une approche qui aborde tous les sujets, tout en disant clairement notre opposition sans ambiguïté au macronisme, et peut-être aussi ma volonté de trancher très vite ce débat présidentiel» sur le nom du candidat pour 2027. «C’est Laurent Wauquiez», a-t-il assuré.

En terrain ami

Le président de la puissante fédération des Alpes-Maritimes était ici en terrain ami: le patron des jeunes LR Guilhem Carayon lui a très tôt apporté son soutien, plusieurs de ses fidèles – comme Nadine Morano – avaient fait le déplacement, et les applaudissements étaient fournis à son arrivée.

Mais s’il peut se targuer de ses 39% en finale de la primaire LR l’an dernier, Eric Ciotti sait que sa candidature avait aussi suscité de fortes résistances, qui pourraient se répéter dans cette élection. «Le +tout sauf Ciotti+ a débouché sur une situation qui a été pour les militants un échec total», prévient-on dans son entourage.

«Je sais aussi rassembler, mais cet argument nous conduit finalement à ne pas dire les choses», a affirmé le candidat devant des journalistes. «Il ne faut pas que le rassemblement soit le statu quo. Je ne serai pas le candidat du statu quo», a-t-il ajouté.

«Si j’étais candidat»

Arrivé un peu plus tard, le troisième homme de la course Aurélien Pradié l’a assuré: «Si j’étais candidat, j’exprimerais quelque chose de différent». Le numéro 3 de LR a assuré avoir passé un été studieux, à «travailler le fond» pour élargir son message, et à «parler» à ceux que sa parole tranchée a parfois exaspérés.

Aurélien Pradié compte annoncer sa candidature d’ici deux semaines, et se dit «très apaisé». «Dans ce genre d’élection, il faut toujours se méfier du troisième homme qu’on n’a pas vu venir», a-t-il averti.

(AFP)

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